De Lisboa à Porto en 5 trains

Samedi 23/06/2012

On quitte Lisboa par la piste cyclable qui longe la rivière. On atterrit sur une route non-utilisée, parallèle au chemin de fer qui nous sépare de la route principale. L’asphalte devient un chemin caillouteux mais encore roulant. On se pose quelques questions quant à la traversée des rails mais la réponse viendra d’elle-même quand on comprend qu’il faut passer par dessous à un moment. P1200916.JPGOn se retrouve donc dans le trafic de voitures fuyant la ville pour le weekend! Le trafic est dense mais les automobilistes ont l’habitude de voir des vélos sur cette route vu le nombre de cyclistes qu’on voit! Après la ville de Cascais, on a droit à une magnifique piste cyclable avec vue sur l’océan qui se déchaîne grâce au vent qui est de face et de côté pour nous! P1200923.JPG On se posera sur les rochers pour manger et on parviendra à faire cuire les pâtes à l’abri du vent derrière un bloc.
On reprend la route et rapidement on doit enlever nos polaires tellement il fait douf à l’abri du vent!  C’est parti pour quelques kilomètres de grimpe qui nous emmèneront jusqu’à un peu plus de 400 m d’altitude malgré les rafales DSC_4225.JPGde vent qui nous freinent, mais en montée, on n’est plus à ça près! Le paysage est superbe et la descente s’amorce vers la ville de Sintra (patrimoine mondial de l’UNESCO). On arrive juste trop tard pour les infos à l’office du tourisme et la ville nous semble « trop » touristique! On se dit qu’on aurait mieux fait de filer vers Porto directement! Finalement, un peu par hasard, on repère une maison avec un écriteau « quartos rooms chambres ».  On téléphone, le gars annonce 40€ la nuit ou 70€ pour 2 nuits. Le gars, qui parle un peu français, arrive et nous montre les chambres. On négocie la chambre à 60€ les 2 nuits sinon on ne reste qu’une nuit. Marché conclu! Pendant qu’Elodie apporte les sacoches dans la chambre, je vais ranger le vélo dans le garage et le gars me propose un alcool de cerise-cannelle que je ne peux pas refuser! Il propose de prendre un deuxième verre mais le premier était déjà bien plein à-raz-bord! Il propose un verre pour Elodie mais je décline en disant qu’elle n’aime pas. Bref, le type nous semble fort sympathique!
P1200943.JPGLe soir, on va manger au resto de ce même gars! C’est pas trop cher, c’est bon et il nous resservira même une deuxième soupe sur le compte de la maison. Rebelote, la fin du repas sera agrémentée d’un petit verre de Porto impossible (ou presque) à refuser!
Finalement, aujourd’hui, on aura fait 63 km pour rallier 2 villes séparées de 27 km par la route la plus courte! Mais c’est sans regret!

Dimanche 24/06/2012

Ce matin, bien crevé et j’ai toujours mal aux côtes. C’est sûrement plus que musculaire mais bon, rien à faire à part un plâtre et retenir sa respiration pendant 6 semaines… On va faire quelques courses et on passe à la gare pour se renseigner sur le trajet à suivre pour aller jusque Porto en omnibus (pour pouvoir embarquer le vélo tel quel). Demain y a grève et donc ça ne sera pas possible d’atteindre Porto, on pourra déjà s’avancer un peu, jusque Coimbra. DSC_4399.JPGPuis on passe en coup de vent au resto de notre hôte pour lui dire qu’on aimerait avoir accès au vélo à 8h pour prendre le train de 8h33.  Là-dessus, il me sert encore un verre de Porto et Elodie ne me voyant pas revenir vient voir en se doutant bien de ce qu’il se passe!
Visite de la journée : Quinta da Regaleira… en photos!
Après la visite, on se paie des pâtisseries typiques : travesseiros & queijadas. Un grand miam pour les seconds, on en prend un paquet de 6 pour les jours à venir!
Ce soir, souper tranquille « à la maison »!

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Lundi 25/06/2012

8h, on est prêt mais le monsieur de la maison d’hôte traîne un peu. Il nous ouvre le garage à 8h10, on accroche les sacs sur le vélo et en avant vers la gare qui, heureusement, n’est pas loin mais juste derrière la côte. On achète nos tickets Sintra-Lisboa puis on se retrouve bloqué au portique d’accès aux quais. C’est un double portique pour chaises roulantes et poussettes mais le problème c’est qu’on dépasse et la première porte ne peut pas se fermer et donc la seconde ne peut pas s’ouvrir! Le chef de gare appelle la dame du guichet qui finalement nous ouvrira une autre porte d’accès. Le temps d’embarquer et de se faire mal au dos (toujours les côtes et un muscle à l’arrière) car les quais sont bas et les marches du wagon hautes! Même les personnes âgées ont du mal! Aaaah, il est où le bon temps du train de plein pied avec l’accès libre des gares d’Espagne?
P1200951.JPG Après une petite heure, on arrive à Lisboa-Oriente. Les portes du train se referme, le chef de train ne nous a probablement pas vu, avec le tandem à moitié dehors! Deux personnes du wagon viennent tenir les portes pendant qu’on sort tout! Ouf! Je descend le vélo du quai par l’escalator et Elodie la remorque par le petit ascenseur. Je cours au guichet pour acheter le billet Lisboa-Entroncamento (oui apparemment, on ne peut pas acheter de billet direct pour la destination finale). L’accès au quai n°1 se fait par des escalators en panne ou le petit ascenseur. Le personnel de la gare ne nous propose pas d’alternative intéressante et c’est un voyageur qui propose spontanément ses gros bras pour porter le vélo charger jusqu’en haut. Ça se complique au moment où la pente de l’escalier sans main courante diffère de celle de l’escalator : je n’ai plus aucune prise pour m’aider et mon dos est drôlement douloureux! Rebelote, accès au train difficile et visiblement ça sera pareil dans tous les trains : il faut tourner une fois entré dans le wagon puis se faufiler entre des sièges pour enfin arriver à l’emplacement vélo/chaise roulante/poussette. Bon avec un vélo simple, ça serait plus facile et comme c’est gratuit, ce n’est déjà pas si mal!
Entroncamento, un type du wagon propose aussi ses gros bras pour débarquer! Décidément, les gens sont serviables et spontanés ici! En sortant du train, whouf, la vague de chaleur : il fait 32°C! Là, on doit attendre un peu car le train qu’on voulait prendre est annulé (grève) et on prend celui qui est dans 1h. On mange un sandwich et un chausson aux pommes chacun. Un Anglais nous accoste en nous posant quelques questions sur le vélo, c’est un genre de gros ours qui place « f*cking » avant chaque mot. Ce gars d’environ 50 ans est plus ou moins en voyage depuis plusieurs années en s’installant parfois plusieurs mois ou années au même endroit. Et s’il a de quoi fumer alors il n’a pas besoin d’alcool… C’est pour un peu décrire le mec, mais en dehors du fait qu’il a les dents dignes d’un Turc et qu’il parle fort en disant des gros mots, il est super sympa! Il a beaucoup aimé la Turquie et son analyse n’est pas mauvaise quand on parlait des différences de cultures entre l’Asie et l’Europe : « les Turcs, bah, ils savent pas très bien où ils sont… en Asie, en Europe!? »
Le train arrive, plusieurs vélos sont prêts à embarquer dont 2 Hollandais en voyage pour 2 semaines sans tente. Notre ami Anglais prend le même train pour 2 stations et nous file un coup de main pour embarquer le tandem! Ouf!
On arrive à Coimbra et de nouveau, c’est le choc en sortant du train climatisé : 34°C! On hésite à prendre un train vers Porto tout de suite mais finalement, après un crochet par l’info tourisme et l’université, on se retrouve dans la piscine du camping!

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Et là, magie, dans l’eau je n’ai plus mal au dos, ni aux côtes, je peux inspirer profondément en gonflant les poumons sans douleur! Cool!
Salade de l’été et au lit à 22h après avoir discuter un brin avec un Australien en campingcar avec sa femme. Une journée sans pédaler, à 22h, impossible de m’endormir, j’écoute un peu de musique et le début de « 20000 lieues sous les mers » pendant qu’Elodie ronfle déjà.

Mardi 26/06/2012

C’est reparti pour le grand safari ferroviaire! On va devoir prendre 2 trains pour enfin arriver à Porto! Vous vous demandez peut-être pourquoi nous prenons tant de trains différents? C’est parce que le transport de vélo est gratuit et autorisé uniquement dans les trains régionaux et urbains mais sans limite horaire ou autre! Dans les autres trains, le transport se fait dans une boîte, comme pour la plupart des TGV!
Notre correspondance se fait en 5 minutes chrono car, coup de bol, le train pour Porto, nous attend sur la même voie que le premier! En plus, c’est un « Suburban » donc plus moderne et de plein-pied! Facile quoi!
On arrive à Porto et comme il est assez tôt, on a le temps de chercher un endroit où dormir. Le camping est un peu loin pour faire l’aller-retour tous les jours alors on cherche une pension. 35€ pour deux + 5€ pour le vélo (pas vite gênés). On hésite à aller à l’EasyHotel qui est la version hôtelière d’EasyJet, ça commence pas cher et pas confortable (pire qu’un Formule1) et ça termine avec des suppléments. Bref, on continuera notre petit tour dans la ville (vallonnée) pour finalement s’arrêter dans une pension gérée par le patron d’un café à 2 pas du centre! 25€ pour deux avec le vélo et internet gratuit! P1200975.JPG On pouvait pas faire mieux au centre de Porto je pense.
Aujourd’hui, il fait toujours aussi chaud : 34°C! Cela ne semble pas normal car les gens on l’air de s’en plaindre. La météo nous annonce un retour à 24°C, ouf les visites seront plus agréable!
La chaleur (et pour Elodie, ses nouveaux anti-allergies) nous ramollit et on passe la fin de journée à rien faire.

Finalement, 5 trains pour faire environ 350 km en presque 7h de déplacement pour rallier les 2 plus grandes villes du pays pour 28€ par personne…


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