Jeudi 05/07/2012
La Galice, on nous a dit que c’était vert… maintenant on sait pourquoi! Aujourd’hui, on peut parler de « météo variable », ce sont des mots qui vont très ensemble en Belgique! Plutôt maussade, entre bruine et soleil, la journée passera du chaud au froid. On ne sait plus comment s’habiller : la pluie arrive, on met la veste puis une côte se présente, le soleil sort et on transpire sous nos couches!
On tente de suivre le Camino del Norte (trouvé sur bicigrino.com) mais on se heurte à des difficultés de relief et de revêtement. On prend une nationale, mais ça nous gonfle vite alors on se redirige vers le tracé de bicigrino.com et on roule sur la route nationale (mais plus petite que la première) autour de laquelle les pèlerins affluent! C’est incroyable, c’est une vraie autoroute à pèlerins, surtout si proche du but!
On traverse de jolies forêts d’arbres dont on pourrait dire qu’ils s’épluchent! Et leur sol est quasiment entièrement recouvert d’un tapis de fougères! Superbe, presque tropicale, la température en moins 😉
Au lunch, on s’arrête pour la pluie, on trouve un abri et on rencontre un type avec une prothèse de pied qui est là pour faire les cachets pour les pèlerins mais aussi pour parler de son projet de voyage à vélo en Amérique du Sud pour des enfants.
On continue la route en cherchant un endroit pour camper et, de kilomètres en kilomètres, on finit au monastère cistercien de Sabrado. Un père nous accueille pour l’enregistrement, il ne faut pas spécialement le carnet de pèlerinage ici, cool! Alfonso, un gros nounours diabétique et qui sent un peu l’alcool, s’occupe de nous expliquer où tout se trouve et nous informe qu’on peut visiter le cloître et l’église jusqu’à 22h. Il fait un truc magique avec sa moustache, impossible à décrire, c’est digne d’une scène d’Astérix chez les Bretons!
On visite rapidement le cloître et l’église et de suite, on remarque un truc, les visites le soir, ça aide niveau fréquentation touristique! On peut rester tranquillement là à faire des photos dans tous les sens sans gêner personne et sans être gêner.
Au souper salade, on tape la discute avec un couple de hollandais (à vélo) et un couple germano-hispanique (à pied).
Vendredi 06/07/2012
Tout le monde se lève tard aujourd’hui, le bruit de la pluie n’aide pas!
Après avoir salué Alfonso, on quitte le monastère équipés comme des cosmonautes, vestes, capuches, sur-pantalon et sur-chaussures! Ça se calme assez vite et les 13°C matinaux ne se ressentent pas beaucoup en montée sans vent. La petite bruine ne nécessite plus le sur-pantalon et j’enlève très vite mes sur-chaussures en vinyl anti-respirant : je suis plus mouillé dedans que dehors!
On cherchera plusieurs fois notre chemin car on tente toujours de suivre l’itinéraire bicigrino mais il emprunte des sentiers pas toujours revêtus, ce qui ne fait pas notre affaire. Quelques petits détours et nous revoilà sur la route!
La pause de midi approche à grands pas, nos estomacs nous le font savoir et juste à ce moment-là, en fin d’une belle descente : paf le rayon! Et là, je suis sûr et certain que c’est à cause du frein à disque en combinaison avec un vélo à lourd chargement! Le concept n’est pas compliqué à comprendre, on freine sur le moyeu via le disque alors que la roue à tendance à continuer sa rotation. Que se passe-t-il? Une torsion du rayonnage provoque l’étirement des rayons et se solde par la casse! Ce phénomène est, d’après moi, absent lors du freinage sur jante! Bref, on trouve un abri très rapidement, je change le rayon (je garde le même nipple, ça m’évite d’enlever pneu, chambre à air et fond de jante) et j’en profite pour effectuer le remplacement des plaquettes de freins avant et arrière. Pendant ce temps, Elodie prépare la « table » et tout sera prêt pour démarrer la cuisson des pâtes quand j’en aurai fini avec ce tandem! Il nous reste 2 rayons en réserve pour l’arrière… On va tenter d’en trouve en France.
On reprend la route en disant au revoir à notre ami cheval qui est venu nous voir sous l’abri. C’est comme ce matin, veste, pas veste, pluie, pas pluie, froid, moins froid jusqu’à ce que le soleil pointe le petit bout de son nez! Il ne restera pas longtemps mais au moins il fait sec pour les derniers kilomètres de la journée.
On arrive à l’auberge des pèlerins de Vilalba mais il faut le carnet de pèlerinage… Pas de chance, et la nana à l’accueil semble ne pas vouloir en démordre et n’a pas l’air très motivée par son travail (style employée communale) car cette auberge est une infrastructure de la région ou un truc du genre. Aaaah, vive les petites auberges comme la dernière fois ou les monastères! On continue un peu la route et on trouvera un genre de prairie ouvertes où un fermier du coin, à qui on demande si on peut y rester, nous dit que si c’était chez lui ça ne poserait aucun problème. Mais il ne sait pas à qui c’est. On tente l’affaire, on s’y pose d’abord pour manger puis après seulement, on plante la tente. La fréquence de passage de véhicules sur la petite route est plus que rassurante 2 voitures en 2 heures. On ne risque pas de déranger!
Samedi 07/07/2012
On se réveille après une excellente nuit avec la pluie, on prépare tout, on enlève la tente intérieure, on attend que ça se calme et hop on démonte le reste et on remballe l’extérieur et le sol trempés. La mauvaise nouvelle c’est qu’on a une fuite au niveau de la porte! Bon c’est un goutte par 30 secondes, mais tout de même!
Sur la route, c’est entre bruine et éclaircies passagères. Avant une belle descente, on se fait un petit paf-le-rayon et je répare en quelques minutes sans enlever la roue (c’est du bon côté par rapport au disque du frein et je garde le même nipple). Pour la descente, on garde nos vestes mais pas nos pantalons de pluie, ça sera plus agréable. Tu parles, lancés à pleine vitesse, v’là t’y pas qu’une méga-drache s’abat sur nous. Avec les camions qui suivent, difficile de s’arrêter, la route ne le permet pas! On arrive en bas complètement détrempés (sauf le tronc grâce à nos vestes, ouf). On commande des sandwiches (bocadillos de tortilla) dans un resto pendant que mes chaussures, semelles et chaussettes sèchent avec les petits rayons de soleil qui traversent l’épaisse couche de nuages. On redémarre et un peu plus tard, re-paf le rayon! Nooooooon! Ça commence à nous peser cette histoire! On continue sans réparer car le camping ne doit plus être très loin. On arrive finalement sur la côte Nord de l’Espagne. C’est beaaaaaau, ça commence par une eau superbement vert turquoise qui rappelle qu’on a bien affaire à un océan, ça continue avec la flore qui rappelle les dunes de Belgique puis on découvre les falaises qui nous font penser à la Normandie et nous font rêver à l’Angleterre! Bref, sous le charme nous sommes!
On arrive dans un camping très agréable, on fait sécher la tente et son footprint (le sol) tant qu’il y a ce soleil bien agréable qui nous réchauffe! On monte le camp, on se douche, Elodie fait le linge et je remplace le rayon. Après avoir manger la salade de l’été, on va se promener sur les bords de la côte. C’est vraiment bien aménagé par ici : peu de maisons, pas de gros hôtels et une belle promenade piétonne qui longe le littoral! En plus cette promenade est accessible à tous (valides et moins valides)! Belle lumière, quelques photos et au lit!
Dimanche 08/07/2012
La journée s’annonce bien puisqu’on a le temps de tout remballer et de déjeuner sans pluie et, qui plus est, la tente est complètement sèche! On longe la côte et on tente d’apercevoir les fameux rochers de la Playa de las Catedrales mais en vain, il faut vraiment que la marée soit basse. On a tout de même vue sur tous ces rochers plantés là dans l’eau! Ça me rappelle un peu les Twelve Apostles d’Australie. On continue la route nationale qui est relativement peu fréquentée, dimanche oblige.
On se trouve une table de pique-nique pour nos sempiternelles pâtes du midi et on a toujours pas eu de pluie! Puis on enchaîne assez rapidement car le vent nous refroidit en pleine digestion! Et c’est évidemment à ce moment que sort le soleil pour les quelques (petites) côtes qu’il nous reste.
On finit par arriver à Puerto de Vega où l’on se paie une glace pour fêter une journée sans pluie et sans casse! Un bruit bizarre vient de de l’autre côté de la rue, probablement au café là. Le camping est à 250m, mais on les fera à pied car ça grimpe trop pour une fin de journée! On reprend le vélo, on s’apprête à le pousser, je manoeuvre et là… nooooon pas paf-le-rayon, mais clic-le-rayon! Un rayon pend lamentablement, j’avais donc bien entendu un des rayons faire paf pendant qu’on mangeait et que le vélo était sagement parqué! Là c’est le pire du pire quoi, vélo à l’arrêt (mais en pente avec le frein à main)! Et avec tout ça, on n’a plus de rayon de rechange! Pas question de faire 120 km comme ça, on a de la chance, il y a plusieurs sociétés ferroviaires en Espagne et un train pourra nous emmener à Gijón demain depuis Villapedre, à 3 km d’ici!
Lundi 09/07/2012
On quitte tranquillement le camping relativement pourri pour le prix (terrain en pente) et la toute petite gare pour les tous petits trains s’avère être à moins de 2 km du camping, bonne nouvelle! On attend le train, on se demande comment ça va se passer mais la hauteur du quai est déjà rassurante.
Le train arrive, c’est un genre de RER mais qui ne passe que deux fois par jour. Il s’agit d’un autre réseau ferroviaire que la Renfe, on est dans un train de la Feve. C’est donc pour ça que le réseau de la Renfe est si peu dense! Un changement sans histoire à Pravia, même quai. Arrivée à la plate Gijón et on se dégotte un WiFi au McDo du centre, hélas de nouvelle de notre WarmShowers qu’on a tenté de prévenir de notre arrivée prématurée. On passe par l’office du tourisme pour avoir un plan de la ville avec les pensions mais on passe un coup de fil à Jesus et, en fait, il nous attend! Il avait donc bien reçu notre SMS d’hier alors que j’avais reçu un message d’erreur sur mon téléphone. Bref, on arrive chez lui, on fait sa connaissance ainsi que celle d’Ana, sa copine. On en arrive rapidement à parler de notre voyage, des siens et on regarde nos photos d’Iran, c’est presque déjà nostalgique pour nous!
Après les douches, ce soir, on va manger avec un ami à eux dans un resto typique où ils servent du cidre naturel non pétillant que les serveurs versent d’une façon très spéciale afin de le rendre presque pétillant pendant quelques secondes : la bouteille quasi au dessus de la tête, ils versent dans le verre tenu par l’autre bras tendu vers le bas, tout un art! Soirée amusante, on sent qu’on va bien s’entendre et qu’on s’entend déjà bien avec nos WarmShowers de Gijón!
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