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Bilan France, Royaume-Uni et Belgique

Personne ne peut le nier et ce n’est pas parce que c’est mon pays que je dis ça, mais la France est un pays magnifique. Nous avons encore des milliers de choses à y découvrir mais par manque de temps ça n’a pas été pour cette fois. Avec un mari qui ne veut plus prendre l’avion, les destination de vacances vont être un peu limitées , donc ce n’est pas les occasions de rouler en France qui manqueront.
Donc petite tricherie en bateau direction Saint-Nazaire. J’étais plus qu’impatiente. Nous étions maintenant si proche des nôtres.
Rien de tel qu’une bonne pluie pour nous accueillir, quelques problèmes techniques avec le vélo (notre ami « PAF ») pour pimenter le tout et un triste accueil de la part de « français » mal intégrés pour nous donner envie de repartir au bout du monde.
Tout le monde se souvient sans doute de l’altercation, entre Geoff et deux jeunes idiots, qui nous permis un dernier passage à l’hôpital et un premier dans un commissariat. J’étais si triste que ça arrive ici. Il y avait tant d’inquiétudes à traverser des pays inconnus et des endroits réputés dangereux et découvrir finalement que c’est chez soi qu’on risque le plus, ça fait mal. À ce moment là nous n’avions qu’une envie, c’est rentrer vite embrasser famille et amis et repartir loin de cette société de fous. Nous n’avons jamais eu de nouvelles de cette histoire, malgré notre plainte, une photo d’un des agresseurs et de la plaque de la voiture et le fait que le propriétaire de la voiture était déjà fiché. Mais quand on voit le nombre de photos d’individus correspondant à la description qu’on nous a montré, ça ne laisse présager rien de bon pour le futur…
Heureusement nous avons pu mettre ça de côté dans nos esprits et reprendre la route du retour.
Les problèmes techniques nous ont encore fait tricher avec un peu de train. Merci aux gentils contrôleurs qui nous ont laissé rentrer dans ces trains bondés avec notre méga chargement. C’est impressionnant le nombre de cyclotouristes dans les trains français en été! Les difficultés pour caser notre tandem quelque part ont fini de nous convaincre que la prochaine fois nous voyagerons avec deux vélos tout ce qu’il y a de plus normal.
Tout ça nous a permis de retrouver un petit bout de ma famille un peu plus rapidement. Quel bonheur! Incroyable, quand nous sommes partis mon frère avait un bébé et maintenant il en a 2. Ce voyage est passé vite mais nous sommes bien partis si longtemps…
Une fois le vélo réparé, partir à la découverte de la Normandie a été un vrai plaisir. C’est vraiment une région magnifique.
Ce qui m’aura marqué de ces quelques jours roulé en France, c’est la sympathie des français. On dit souvent le contraire mais moi je les ai trouvés charmants. Les gens disent bonjour, sourient en croisant notre regard, s’intéresse à nous… Après le « choc » du retour en Europe, ça fait du bien et ça donne espoir.
Nous étions si près de la maison et nous nous sentions vraiment en vacances. Je n’avais plus envie « d’aventure ». La facilité pour trouver un petit camping me convenant très bien.

Pourquoi un petit détour par l’Angleterre avant de rentrer? Simplement pour voir encore quelque chose d’un peu différent avant de rentrer et s’en mettre encore un peu plein la vue.
En une semaine, on ne peut pas prétendre connaître ce pays et nos contacts avec les locaux ont été minimes. Mais ce qu’on peut dire c’est que le sud de l’Angleterre c’est très beau. C’est si près de chez nous qu’on y refera bien un petit tour prochainement. En résumé, c’était une chouette semaine de vacances.

Pour finir, que dire de la Belgique… Quelle excitation de la retrouver!
Rouler en Flandre c’est encore un peu rouler à l’étranger. Mais y rouler avec ses amis c’est rouler chez soi et c’est bon! Nous avions du mal à réaliser que nous avions quitté tout ce petit monde il y a si longtemps.
Le retour à Bruxelles fut pour ma part remplie d’émotions. Nous avons roulé en partie sur le chemin que j’empruntais tous les jours pour rentrer du travail. C’était vraiment étrange. J’étais si heureuse de retrouver ma ville.
Merci à tout ceux qui ont été là pour partager avec nous ses derniers kilomètres et pour nous accueillir chez nous. C’est grâce à vous qu’on l’aime tant notre Belgique.

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Bilan Espagne et Portugal

P1200494.JPG Près de 9 mois en dehors de l’Europe et nous y voici de retour. On doit avouer qu’on était un peu impatient de la retrouver. Même si Tanger a un petit goût d’Europe, quelques minutes sur un bateau et les changements sont flagrants. Comme c’est étrange de voir toutes ces filles habillées mini mini! Mais je vais vite me sentir à nouveau à l’aise en pouvant profiter de cette liberté de se « dénuder » un petit peu. Et qu’il est bon de pouvoir flâner en ville main dans la main.
En Espagne on se sent vite en vacances, plus qu’en voyage. L’Andalousie donne plus envie de rester à la terrasse d’un café que de pédaler! En plus la chaleur n’aide pas.
L’Espagne c’est la liberté, les vacances… mais les changements ne sont pas que positifs. Même s’il a parfois été difficile et fatiguant d’être un centre d’intérêt constant avec notre drôle de vélo, l’indifférence des Espagnols me perturbe. J’avais pris l’habitude en attendant Geoffroy devant un magasin, qu’on vienne me parler, ou du moins qu’on regarde le vélo et qu’on me sourie. Mais là rien… même les sourires se font rares. On dirait que les gens se forcent à ne pas me regarder pour ne pas avoir à dire bonjour. Bon je me dis qu’en Espagne les gens ne parlent pas anglais et qu’il doivent penser que je suis étrangère donc ils n’osent pas me parler. DSC_4242.JPG Mais au Portugal, où beaucoup de gens parlent anglais (même les caissières des petits supermarchés), ce n’est pas beaucoup mieux. Bien sûr il y a quand même quelques pouces de la part des conducteurs et de temps un temps un curieux qui vient nous parler. Mais l’indifférence des gens me rend un peu triste. Il est même difficile d’obtenir un bonjour des cyclotouristes qu’on croise (et au Portugal ils sont très nombreux)! Dans les camping c’est pareil, c’est rare d’avoir un bonjour de son voisin. Mais c’est comme ça… et on fini par s’y faire.
Bien sûr on rencontre quand même des Espagnols et des Portugais très sympas. Notre Warmshowers Pablo à Séville compte parmi nos plus belles rencontres lors de ce voyage, de même que Jesus et Anna à Gijon.
Nous avons eu un gros coup de coeur pour le Portugal. Quel beau pays! En plus le fait que beaucoup de ces habitants parlent anglais, est un confort indéniable. On a très envie d’y revenir pour des prochaines vacances. Notre semaine de surf fut très fun, bien que super difficile physiquement! Faire 12000km à vélo ce c’est rien comparé à ce sport. Mais on a bien envie de retenter à l’occasion.
Notre périple dans le nord de l’Espagne fut un peu gâché par le mauvais temps mais c’est une très belle région où il a été agréable de croiser tous ces pèlerins en route vers Compostelle. De leur part, les signes de sympathie étaient beaucoup plus nombreux. Leur voyage a une dimension humaine que n’ont peut-être pas de simples vacances. J’ai moi même fait une partie du pèlerinage quand j’avais 17 ans. Ce fut une superbe expérience, même si maintenant je ne partage plus la dimension religieuse de ce périple.
Tout ça nous rapproche tout doucement de la maison… Plus on approche et moins j’ai envie de rouler, Surtout avec les soucis que le vélo nous a de nouveau donné. Mais on ne va pas lâcher maintenant!

Bilan Maroc

DSC_1025.JPG Le temps file de plus en plus vite et notre séjour au Maroc est déjà fini depuis plus d’un mois. Il est plus que temps de faire le bilan de ce parcours d’un mois et demi et de plus de 1600 km.

Quand nous avons dû changer nos plans de voyage, l’idée de venir au Maroc m’est très rapidement venue. Quand j’avais 9 ans, le Maroc fût mon premier « vrai » voyage avec mes parents. J’étais jeune mais j’en garde beaucoup de souvenirs . Au Maroc je savais qu’on allait s’en mettre plein la vue et c’était la destination idéale pour un peu de dépaysement avant un retour progressif vers l’Europe. Et en se rendant dans un pays musulman on avait l’espoir d’y trouver un peu plus de « chaleur humaine » qu’en Europe.
Même si ce n’est pas encore l’Europe, notre arrivée à Casa nous a fortement rapproché de ce qu’on connaît. On y parle français et il y a plein de Marocains… un peu comme à Bruxelles quoi! 😉 En Inde, on a pas eu le choc dont tout le monde nous parlait (on était prêt), mais l’arrivée au Maroc et toute cette modernité nous a donné une impression très étrange à laquelle on ne s’attendait pas. Bien sûr, par la suite on a pu se rendre compte que pour la plus grande partie des Marocains, la vie est bien différente que pour nous, petits européens.

À Casablanca, nous avons pu de suite apprécier l’accueil marocain et nous rendre encore une fois compte que culture musulmane est bien souvent synonyme d’hospitalité. S’il y a des contraintes à voyager dans des pays musulmans (tenues vestimentaires, démonstrations en public…), nous les apprécions.
Bien sûr le Maroc est un pays archi touristique et l’appât de l’argent peut fausser les relations avec les gens. L’Inde et le Népal nous ont peut-être rendus trop méfiants…

Mais au Maroc nous avons senti que les gens étaient prêts à nous ouvrir leurs portes et ils l’ont parfois fait. Mais nous ne l’avons cherché que rarement… Loger chez les locaux ce n’est pas ce qu’il y a de plus reposant après une journée de vélo et l’idée de manger à 23h, des plats énormes, ne nous enchantait guère. Lorsque nous avons utilisé le site CouchSurfing nous avons même essayé d’aller davantage chez des occidentaux. Ce n’est sûrement pas ce qu’il y a de mieux à faire pour découvrir un pays, mais la différence de culture est parfois difficile et il est bon de retrouver des repères et de rencontrer des gens qui comprennent ce dont on a besoin sans rien avoir à dire.

Le camping sauvage au Maroc n’est pas toujours des plus facile mais tout à fait faisable (même si fortement déconseillé dans le guide du Routard). Même si dans beaucoup d’endroit ça semble désertique, il n’est pas évident de trouver un endroit où ne surgira pas quelqu’un. Mais bien souvent ça n’étonne personne de vous voir planter votre tente. Les seuls que ça dérange ce sont les policiers… « sécurité, sécurité! ». Ils ne sont pas méchants et veulent notre bien mais mieux vaut camper loin d’une ville pour ne pas être embêté.

Les paysages… est-ce la peine d’en parler? Vous avez vu nos photos. C’est beau, même très beau. Bien sûr parfois c’est un peu monotone à vélo quand le paysage est le même sur des dizaines de kilomètres, mais ce n’est pas arrivé trop souvent. Et puis, c’est plutôt méditatif! Certaines villes sont superbes et il y a des détails dans l’architecture et la déco qui sont magnifiques.On ne peut que vous conseiller d’aller explorer ce beau pays.

Les deux choses qui nous ont attristé lors de ce séjour et nous ont gâché l’image de ce pays, c’est l’éducation des enfants et l’abondance des déchets dans la nature.

Il est très agaçant de voir ces jeunes sans arrêt vous demander un dirham, un bonbon ou un stylo. Mais les touristes y sont pour beaucoup dans ce problème. S’il vous plaît, quand vous irez un jour au Maroc ou dans n’importe quel pays pauvre, ne donnez rien aux enfants qui mendient. Vous ne sauverez personnes en donnant un bonbon ou un stylo. Donnez plutôt de l’argent à une association que saura quoi en faire plutôt que d’inciter les enfants à continuer à mendier au lieu d’aller à l’école. Certains enfants nous demandaient des bonbons avec une sucette en bouche… ils ne sont pas tous tellement dans le besoin. C’est simplement devenu un automatisme de demander quelque chose aux touristes. En Turquie nous avons vu des enfants pauvres également et pourtant jamais ils ne nous ont demandé quelque chose. Beaucoup d’adultes marocains admettent que c’est un vrai problème dans leur pays. Il paraît que, maintenant à l’école, on dit aux enfants de ne pas demander quelque chose aux touristes.
L’autre problème que nous avons rencontré et qui là nous a affligé, ce sont les quelques cailloux que nous avons reçu par des jeunes garçons. Ce n’est arrivé que 3 fois, mais ça a été 3 fois de trop. On connaissait ce problème par les récits d’autres cyclistes mais on espérait ne pas y avoir affaire. Apparemment même les jeunes marocaines reçoivent parfois des cailloux, les bus aussi ont leur quota de vitres brisées en roulant… Pour nous ce sont des comportements inadmissibles que les adultes semblent minimiser. J’ai parfois observé les enfants jouer entre eux et dans leurs gestes j’ai retrouvé ceux que j’observe dans la cours de mon école… coup de pieds, coup de poings… Les problèmes de comportements des petits d’origine marocaine que j’ai à l’école se retrouvent au Maroc et je pense vraiment qu’il y a un problème d’éducation chez les garçons qui sont des petits rois. Je ne pense pas que c’est faire preuve de racisme que de dire cela… c’est juste un constat.
Pourtant avec les adultes nous n’avons jamais eu de problèmes et ils ont toujours été très sympathiques avec nous. De tout le voyage c’est sans doute au Maroc que nous aurons eu le plus de « bonjour », de « bon voyage », de « soyez la bienvenue », de « bon courage » et d’applaudissements. Bien sûr cela fait toujours plaisir. De plus ils ont toujours été très respectueux et nous n’avons été pris en photos comme des bêtes curieuses que très rarement. Ils se sont souvent montrés intéressés, mais n’ont jamais fait preuve de curiosité déplacée.

Concernant les déchets, vous avez pu le constater sur certaines de nos photos, il y a un gros problème. Nous ne pensions par voir cela dans un pays si proche de l’Europe. C’était encore pire que la Turquie et parfois même comparable à l’Inde.

Bref, ce bilan pour dire qu’au Maroc il y a du bon et du moins bon, mais que c’est un pays à découvrir! Si vous avez envie d’un peu d’exotisme aux portes de l’Europe, c’est une destination idéale.

Bilan Indo-Népalais

Le deuxième chapitre de notre aventure touche à sa fin et cela mérite bien un petit bilan.
Déjà presque un mois et demi que nous avons quitté l’Inde après quasi trois mois à traverser ce pays.
Nous nous attendions à un choc mais il n’est jamais venu. Nous l’avons déjà dit, mais c’était sûrement une très bonne idée de commencer par le Sud de l’Inde (du moins la côte que nous avons faite). C’est plus tranquille, plus propre… Avec tout ce qu’on nous en avait dit, l’Inde nous faisait peur, surtout à vélo, mais nous avons été agréablement surpris. Il n’a finalement pas été si difficile que ça de s’imposer sur les routes, même dans le Nord. Notre étrange vélo y a peut être été pour quelque chose. Les gens veulent nous voir donc ils attendent et s’écartent bien. Même dans le chaos de certaines villes nous avons pu nous faufiler sans trop de difficultés. Bon Geoff est très fort il faut l’avouer… je n’aurais sans doute pas pensé la même chose toute seule sur mon vélo.
Notre plus grande déception en Inde aura été le manque de contact avec les gens. Du fait qu’il est si facile de loger dans des hôtels, on perd le contact avec la population locale. Nous avons bien eu quelques invitations à manger ou boire un thé mais la peur que cela soit intéressé nous a toujours fait refuser. Nous sommes peut être passé à côté de quelque chose.
Nous ne pensons pas que l’Inde nous ait vraiment changé. Elle nous a peut être rendu juste méfiant envers les gens. Le fait d’être toujours vu comme une possibilité de se faire de l’argent ne nous a pas aidé à aimer les Indiens. C’est difficilement explicable mais les indiens sont « différents ». Quand je m’énervais à cause d’eux et que je ne comprenais pas pourquoi ils agissaient de telle ou telle manière, Geoff me disait simplement : « Ne cherche pas à comprendre, c’est des Indiens. »
Mais il y a une chose qu’on ne peut pas nier en Inde c’est qu’il y a des merveilles à visiter et que 3 mois ne suffisent bien sûr pas à toutes les découvrir (surtout à vélo…). Mais nous en avons déjà eu un bon aperçu.
Au départ on se disait qu’il était sûrement bien plus simple de voyager en transports (train, bus) qu’en vélo. Mais finalement nos 2 expériences en train (bon, bien sûr avec le transport du vélo c’était un peu plus compliqué que la normale) nous ont convaincu que le vélo était un bon moyen de voyager, même en Inde. Le vélo c’est la liberté. L’idée de dépendre d’horaires (variables), de places libres ou non, de retards… on n’aime pas. Et puis en transport on va d’un lieu touristique à l’autre et on passe à côté de tout le reste.
Nos derniers jours en Inde ont ressemblé à une fuite. Ce pays nous a fatigué et nous avions hâte d’en découvrir un autre. A la fin, un rien m’énervait. Il était temps d’aller voir ailleurs. Mais maintenant nous pouvons dire que l’Inde nous ne l’avons ni aimé ni détesté. Nous l’avons observé, parfois subit, mais nous sommes contents de l’avoir découverte. Elle nous laisse de nombreux souvenirs qui font la richesse de ce voyage.

Notre arrivée au Népal ne marqua pas un grand changement… du moins pas les premiers jours. Le Teraï ressemble beaucoup à l’Inde et nous y avons encore croisé beaucoup d’Indiens. Puis la montagne est apparue! C’est peut-être difficile la montagne à vélo, mais c’est toujours elle qui offre les plus beaux paysages. Et avec elle nous avons retrouvé un peu de calme sur la route. Mais le peu que nous avons roulé au Népal ne nous a pas donné envie d’y rouler davantage. Les Népalais sont des fous du volant et c’est ici que nous avons eu peur sur la route pour la première fois. La route vers Katmandou ne fut pas facile au niveau dénivelé mais nous sommes très fiers de l’avoir faite sans devoir pousser le vélo! Quelle satisfaction toujours d’arriver en haut d’un col! Malheureusement le paysage n’a pas été au rendez-vous, les nuages nous cachant les montagnes. Cette saison n’est pas la meilleure pour admirer les montagnes du Népal.
Au Népal nous avons découvert une population chaleureuse et touchante. Même dans les endroits moins touristiques, nous avons moins eu l’impression d’être des extra-terrestres, par rapport à l’Inde où même sans le vélo, nous étions presque toujours observés. Ici moins d’attroupements, pas ou presque pas de photos prises de nous… c’est agréable. Mais bon nous n’avons que peu rouler au Népal, donc l’expérience n’est pas vraiment comparable avec l’Inde.
L’arrivée à Katmandou s’est faite très tranquillement. Le plus gros inconvénient de cette ville est la pollution. Mais sinon pour ma part je l’apprécie. On nous avait dit qu’ici on trouverait tout et qu’on ne voudrait pas aller plus loin. C’est un peu vrai. Au départ on pensait aller plus loin dans le continent asiatique mais maintenant nous sommes finalement content de nous arrêter là, d’aller ensuite voir d’autres horizons et de petit à petit retrouver notre Europe qui n’a rien à envier au reste du monde au niveau cultures et paysages.
A Katmandou nous étions content d’un peu laisser le vélo et de voyager un peu autrement. Et bien sur nous étions ravis de retrouver nos amis Valentin et Kelly. On est bien à 2 mais voyager avec d’autres personnes de temps en temps, ça fait du bien.
Nous nous sommes donc essayé à la marche. Pour nous le vélo était le meilleur moyen de voyager afin de voir plus en profondeur un pays. Mais finalement le meilleur moyen est la marche. Seuls nos pieds peuvent nous emmener là où même le vélo ne peut pas. Ce trek nous a permis de découvrir la vie difficile des Népalais dans les montagnes et nous a offert des paysages extraordinaires. En plus il n’y avait que très peu de touristes… ce fût donc un bon choix. Mais nous avons aussi découvert que la marche c’est difficile et que nous sommes bien sur notre vélo. Peut-être retenterons-nous l’expérience un jour mais on se dit que la marche en haute montagne ce n’est pas vraiment pour nous. Pour ma part l’altitude m’a fortement diminué physiquement. Moi qui ai d’ordinaire un excellent souffle, j’avais beaucoup de mal à respirer au moindre effort, une fois passé 3200m. Je suis bien contente que nous n’ayons pas choisi un trek qui nous faisait passer trop de temps en altitude. Du coup je ne sais pas si je retenterai un jour l’expérience, bien qu’il paraît qu’une autre fois je pourrais très bien n’avoir aucun problème.
Ce soir, nous nous envolons pour le Maroc. Ça nous démange de pédaler à nouveau et nous avons hâte de découvrir ce pays. J’y suis allée avec ma famille il y a presque 20 ans! Mais j’en ai encore quelques souvenirs. Bien sur ça a dû beaucoup changer. Nous allons changer de rythme de voyage. Fini les hôtels et les restos matin, midi et soir. Retour au camping et à la popote (simple…). Nous attendons également de voir l’accueil musulman que nous apprécions tant. Tout doucement nous allons prendre le chemin du retour. Plus que 4 mois avant de retrouver notre petit vie Bruxelloise. D’ici là nous comptons encore bien en profiter!

Six mois, déjà!

Déjà 6 mois que nous avons pris la route sur la rive du Danube à Budapest. Incroyable ce que le temps passe vite. Je n’écris pas beaucoup mais là, un petit bilan s’impose. Quand je pense à tout ce que nous avons vu et vécu au cours de ces mois, je me dis que tous les coups durs et toutes les côtes valaient le coup.

Au départ on avait l’impression d’être en vacances, on avait du mal à réaliser dans quoi on s’embarquait. C’est en arrivant en Turquie, où le dépaysement était plus grand, qu’on a réalisé que ce voyage était bien plus que de simples vacances.

Je savais que partir signifiait quitter notre petit confort et les personnes qu’on aime pendant une année, mais à ce moment-là le retour me semblait beaucoup trop loin.

Si vous vous en souvenez, le début de la Turquie a été le moment du questionnement sur la suite du voyage. Je me posais 10000 questions et à force de lire et relire des blogs de voyageurs sur le net, je commençais à douter de mes capacités à mener ce voyage jusqu’au bout. Mais il fallait bien tenter pour le savoir, non? Ensuite sont venus les doutes sur notre physique. Le choix du tandem était-il judicieux? Traverser la Turquie ne s’annonçait pas être une mince affaire et l’envie de rentrer nous a traversé l’esprit plus d’une fois. Mais ni l’un ni l’autre ne voulait prendre la responsabilité d’une telle décision. Nous avons donc continué et nous sommes finalement arrivés au bout de cette incroyable Turquie. La beauté de ce pays et la chaleur de ses habitants a été pour beaucoup dans notre persévérance. Des pays traversés jusqu’à présent c’est le seul où nous sommes certains de vouloir retourner. Un conseil : allez-y aussi!
La traversée du Kurdistan m’a appris que plutôt que de lire des récits effrayants, il faut aller voir par soi-même.

L’Iran me faisait donc moins peur. Ce pays nous a offert également de belles surprises et de belles rencontres. Et quelle drôle d’impression de se dire qu’on y est arrivé à vélo! On se l’est répété plusieurs fois. Après ça on se dit que le reste est possible. En Iran, nous nous sommes fait des amis cyclistes et nous avons créé une sorte de petite famille qui nous a fait beaucoup de bien, loin de chez nous… Après une parenthèse à Dubaï, le premier chapitre de notre voyage était terminé. Le deuxième pouvait commencer en Inde.

Ce pays, nous ne savions pas si nous allions l’aimer, et encore moins à vélo… mais nous avions très envie de le découvrir et de nous en faire notre propre idée. Arriver dans le Sud fut une très bonne idée afin de le découvrir progressivement. Nous n’avons pas eu le « choc » dont tout le monde parle. Nous avons découvert des indiens sympathiques, des villes pas vraiment sales et des routes plutôt praticables à vélo. L’Inde, il parait qu’on l’aime ou qu’on la déteste… nous c’est ni l’un ni l’autre. On la découvre tranquillement, on apprécie la beauté de certains endroits et on fait avec ceux qu’on aime moins… En Inde, on y a retrouvé nos amis cyclistes et on s’en est fait de nouveaux. Ça nous a donné beaucoup d’énergie pour la suite. Ce qu’on regrette, c’est de ne pas avoir plus de contacts avec les indiens comme c’était le cas en Turquie et en Iran. L’accueil du touriste n’est pas le même et le « blanc » est surtout synonyme d’argent, « rupee with legs ». Et puis (je ne sais pas vraiment comment l’expliquer) les indiens sont si différents de nous, comme nous sommes si différents d’eux. L’Inde est une planète à part et on n’a pas fini de le découvrir.
L’arrivée dans le Nord nous effraie un peu. En approchant de Mumbai, on découvre de plus en plus de crasse et de pauvreté… va-t-on supporter cette Inde là? Comme le reste du voyage, on verra bien. Mais pour l’instant, c’est progressif et ça va.

Six mois que nous avons commencé à pédaler… maintenant je n’ai plus peur de la suite. Je sais qu’on y arrivera. Maintenant, Bruxelles et ma vie ne me manque plus. Je sais que 6 mois sont passés vite et je sais que les 6 ou 7 mois restants passeront aussi vite, voir trop vite. Je sais que dans 6 mois nous retrouveront familles et amis et que nous pourront refaire toutes les petites choses qui font que nous aimions notre vie en Belgique. Il paraît que le retour d’un si long voyage peut être difficile… nous ça ne nous effraie pas. On pense même qu’on sera content de reprendre nos vies d’avant (sans pour autant regretter ce voyage, bien au contraire). Espérons qu’on pense toujours la même choses d’ici là. En attendant, il ne nous reste plus qu’à profiter à fond.

Sur le blog on parle souvent plus des faits que de nos sentiments. Donc pour ceux qui avaient des doutes, sachez qu’on « kiffe » cette aventure et que même si parfois j’ai envie d’étrangler les indiens qui chipotent au vélo ou qui nous prennent en photo, TOUT va bien! 🙂