Jeudi 12/04/2012
D’abord, la petite histoire des piles.
Comme les piles ça fait du poids, on les a mises dans mon bagage à main. Mais arrivé au dernier contrôle de l’aéroport de Kathmandu, on me dit que ce n’est pas autorisé d’avoir autant de piles et que je dois en laisser! Mais ce sont nos piles rechargeables, c’est juste pas possible! Je m’énerve courtoisement, la dame du scanner me dit que je dois aller l’enregistrer en bagages en soute! OK, pas de problème, étant à quelques minutes du départ, je dis que j’y vais et que tout le monde m’attendra dans l’avion. À cet argument, le type de la sécu propose qu’on répartisse les piles entre le sac d’Elodie et le mien. C’est ridicule mais bon, hop, c’est fait, on embarque!
Maintenant la suite de l’histoire.
Après un « agréable » vol pendant lequel nos choix de repas ont été respecté (c’est génial, on a des menus différents des autres avec nos noms dessus et tout, merci Qatar Airways), on se retrouve dans l’aéroport ultramoderne et super organisé de Doha avec le WiFi gratuit, d’où notre message dans la nuit. Cet aéroport est une ville à lui seul, on a dû prendre un bus pour changer de terminal et le trajet a duré 10-15 minutes! C’est une véritable plaque tournante des connexions aériennes dans la région! Après le contrôle de sécurité et quelques minutes d’attente, nous voilà dans l’avion en direction de Casablanca. Hélas, on n’a pas pu demander les sièges aux sorties de secours pour ce vol donc moins de place pour les guiboles et on a droit à des asiatiques dormeurs qui ne comprennent pas le problème aux places juste devant! En survolant Doha, premier constat : il y a de la lumière partout, fini les coupures d’électricité (compensées par le démarrage de bruyants groupes électrogènes).
Arrivés à Casablanca, on retrouve nos cartons légèrement défoncés mais ça va encore. On rencontre Hind, la cousine d’une amie d’Elodie, et Elmahjoub (son papa) qui avaient insisté pour venir nous chercher à l’aéroport et qui nous attendent. Le contact passe tout de suite, on se sert la pince et on se fait la bise! Même entre mecs! Aaaah la chaleur humaine, ça fait du bien! On met un carton à l’intérieur de la Logan et l’autre sur le toit, direction la « maison ». Il pleut, on est content de ne pas devoir rouler sous la flotte! En chemin, c’est le choc! Des routes parfaitement lisses, l’absence de déchets jonchant les bords de route, de l’air qui sent bon l’air pur et surtout de la verdure bien verte! La circulation se fait selon des règles établies, un code de la route quoi, plus ou moins respectées et on pourrait presque parler de silence si l’on fait abstraction des moteurs tellement l’usage du klaxon est réduit par rapport à nos derniers mois sur les routes! Je suis étonné par les bidon-villes ici à Casablanca, je ne pensais pas en voir par ici.
Ce qui nous plaît moins dans le respect approximatif du code de la route est surtout le dépassement par la droite sur la bande d’arrêt d’urgence, là où bientôt nous roulerons! Mais bon, on est sur l’autoroute, là où nous ne roulerons pas (normalement) et donc on espère qu’il en est autrement sur les nationales. Sentiment étrange de rouler à droite, va falloir s’habituer! On remarque aussi que tout, ou presque, est écrit en français! C’est vraiment étrange! Avec le fuseau horaire et la langue, on se sent d’un coup beaucoup plus proche de chez nous et donc de la fin du périple (sur l’écran de l’avion on voyait la botte de l’Italie, on n’est vraiment pas loin). Mais il n’en est rien, on a encore 4 ou 5000 kilomètres à parcourir et des pays non-francophones à découvrir!
Arrivés en ville, on apprécie les parterres herbeux avec les palmiers à intervalles réguliers, les trottoirs en bon état, les rond-points fleuris, des poubelles publiques utilisées, l’absence de poussière volant dans l’air,…
On débarque les affaires, le vélo reste dans ses boîtes jusque demain. Le temps de prendre un superbe premier thé à la menthe (on l’attendait avec impatience celui-là) et d’acheter une carte SIM (+212.6.35.94.26.26), il est temps de passer à table pour un premier repas en famille autour de la table et du plat commun ou chacun mange avec sa cuillère! C’est très chouette et l’expression « partager un repas » prend tout son sens! S’en suit une sieste quasi forcée, nos corps réclament du repos après plus de 36h sans vrai sommeil (bruit, inconfort, films et musique). Deux heures plus tard, on sort prendre l’air avec Elmahjoub et Haron (le petit frère de Hind) sinon on serait parti pour faire notre nuit. On va donc visiter la mosquée Hassan II qui se trouve en bord de mer. Le vent est fort, le soleil brille entre les nuages qui défilent sur un fond bleu profond et les vagues de l’Océan Atlantique qui si brisent sur les hauts murs du site dispersent une légère brume fraîche. Tout cela nous rappelle les embruns de la Mer du Nord et nous « rapproche » de ma famille actuellement à Coxyde pour les traditionnelles vacances de Pâques. On se promène ensuite dans les petites rues du quartier mais mes intestins préparent quelque chose! On s’arrête un peu dans l’urgence pour boire un verre et profiter des toilettes, on est juste en face d’une pharmacie au nom de circonstance : « pharmacie de la foire »… On poursuit la visite éclair par la mini-promenade sur la zone piétonne qui longe la mer, la plage, les restos et les hôtels. Ça a l’air bien agréable comme endroit, mais pour l’heure il pleut, il y a du vent et la nuit tombe.
On rentre « à la maison » pour le repas du soir. On est bien claqués et la nuit sera quelque peu agité car il faudra courir plusieurs fois vers la toilette… C’est probablement dû à la fatigue extrême et à quelque chose de la bouffe de l’avion car on le sentait déjà venir avant de manger quoique ce soit au Maroc, merci Qatar Airways…
Aujourd’hui était un bon jour pour la famille de Hind : il a plu, c’est bon pour la terre, et des voyageurs étrangers sont arrivés!
Nous sommes très content du changement d’ambiance et attendons vivement la suite du programme : la reprise du vélo! Mais patience, chaque chose en son temps.
Vendredi 13/04/2012
Réveil presque en forme. La matinée sera consacrée au remontage du vélo en ± 2h30. La réparation du frein avant sera pour demain, il faut d’abord digérer la somme réclamée par les douanes marocaines : environ 50EUR!
Après un super couscous légumes-poulet (on recommence DOUCEMENT la viande), on s’en va avec le papa de Hind pour acheter un guide du Routard sur le Maroc et se balader encore dans d’autres quartiers. De nouveau, c’est le choc : des terrasses de cafés et des bancs publics qui donnent envie de s’arrêter et d’observer la vie! Ça fait un bail qu’on avait plus vu ça! Dans le quartier de Habous, on s’émerveille devant le raffinement des objets qui se vendent dans les échoppes, on apprécie les petits parcs urbains agréables et on écoute Elmahjoub à qui on pose nos petites questions de touristes découvrant un nouveau pays.
Il nous propose ensuite d’aller à Mohammedia, une chouette ville balnéaire « dépendante » de Casa. On y retrouve de nouveau une ambiance bien connue et encore mieux cette fois car on a carrément la digue, la plage et la mer avec les cafés, restos et hôtels. On se croirait vraiment chez nous s’il n’y avait pas ces gros réservoirs de produit pétrochimique sur la presqu’île d’en face… Quelques déchets sur la plage mais rien d’extraordinaire comparé à ce qu’on a déjà connu lors de ce périple. Il semblerait qu’on soit quitte de l’insoutenable odeur des déchets que brûlent les habitants en Inde et au Népal!
Elmahjoub nous apprend un proverbe arabe tout à fait de circonstances : « pour bien connaître quelqu’un, il faut voyager avec lui ». C’est d’ailleurs confirmé par les Globyz, un couple de collègues de Pino qui se sont séparés pendant leur voyage (voir fin d’article). Nous concernant, pas d’inquiétude, on arrive encore à se faire bien rire l’un et l’autre!
Samedi 14/04/2012
Ce matin, on regarde un peu la carte du Maroc et on consulte le Routard. On récupère un ancien modem de la famille et on le recharge pour 1 mois (200MAD), on devrait donc avoir internet assez facilement!
Ce midi, la soeur de Rachida et ses deux filles viennent pour rendre visite à la famille et nous voir! Tous ensemble, on partage à nouveau un repas et cette fois-ci avec les doigts! Après le poulet d’hier, on a droit au poisson. Ça se confirme, au Maroc, c’est dur de rester végétarien…
Vers 14h, j’entame la réparation du frein avant qu’il se voit équipé d’une belle durite blanche (il n’y avait plus de noire en stock quand j’ai passé la commande depuis Kathmandu). La purge dure un certain temps jusqu’à ce que je remarque que l’apparition des bulles provient en fait du joint abîmé sur le kit de purge. Heureusement, j’en ai un neuf dans mes affaires, ouf! En passant du temps avec le Pino, je remarque que 3 rayons sont à remplacer car ils sont pliés, l’après-midi sera plus longue que prévue! Ils sont tous pliés à la même hauteur, celle du cadenas de roue! Les chipoteurs Indiens et Népalais en auront fait des dégâts sur notre vélo, en s’installant sur le vélo pendant notre absence très probablement!
Pendant ce temps, Elodie file au Bim avec Sarah, la petite cousine en vacances chez nos hôtes. Bim, ce nom vous dit-il quelque chose? Nous oui et à nos cyclopotes d’Iran sûrement aussi! On retrouve donc avec grand plaisir cette chaîne de magasins turcs! Les rayonnages et les produits sont identiques, mmmh, des choses qu’on connaît! Mais bon, comme le dira le voisin : « au Maroc achète marocain, comme en France achète français »! Il a raison!
Pendant les réparations, j’ai un coup de fil de Valentin, ça y est ils sont à Casablanca! On les croisera sans doute à Marrakech où ils attendront un colis contenant leur tente et leur cuisine (abandonnés dans un hôtel d’Istanbul). Ensuite, ils descendront en bus vers le Sud pour rejoindre Tafraoute. Nous, on se contentera de Ouarzazate, on ira pas beaucoup plus loin au Sud et puis on n’a plus trop envie de prendre des transports avec le vélo (sauf le bateau vers l’Espagne et le train en France), disons plus de transports « folkloriques ».
19h, j’ai fini, c’est le moment de prendre une douche, de boire un thé à la menthe et de manger un bout de gâteau maison mais cuit au four du quartier (on ira voir ce que c’est demain).
Tout est prêt pour partir mais comme cette journée m’a éreinté (au sens propre car toujours accroupi ou penché sur le vélo), on décide de rester encore ici dimanche. On se sent bien ici, on est tellement bien accueilli, en plus Hind travaillant toute la semaine au Call Center de Free (ami lecteurs français, vous avez peut-être déjà eu Hind au téléphone pour vos problèmes de factures), on va pouvoir passer un peu de temps avec elle ce dimanche.
Lors d’une discussion, grande déception, il semblerait que les mosquées au Maroc ne soient pas ouvertes aux non-musulmans… Vive la Turquie et l’Iran!
PS : toujours plus de photos sur notre galerie!
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