Déjà 6 mois que nous avons pris la route sur la rive du Danube à Budapest. Incroyable ce que le temps passe vite. Je n’écris pas beaucoup mais là, un petit bilan s’impose. Quand je pense à tout ce que nous avons vu et vécu au cours de ces mois, je me dis que tous les coups durs et toutes les côtes valaient le coup.
Au départ on avait l’impression d’être en vacances, on avait du mal à réaliser dans quoi on s’embarquait. C’est en arrivant en Turquie, où le dépaysement était plus grand, qu’on a réalisé que ce voyage était bien plus que de simples vacances.
Je savais que partir signifiait quitter notre petit confort et les personnes qu’on aime pendant une année, mais à ce moment-là le retour me semblait beaucoup trop loin.
Si vous vous en souvenez, le début de la Turquie a été le moment du questionnement sur la suite du voyage. Je me posais 10000 questions et à force de lire et relire des blogs de voyageurs sur le net, je commençais à douter de mes capacités à mener ce voyage jusqu’au bout. Mais il fallait bien tenter pour le savoir, non? Ensuite sont venus les doutes sur notre physique. Le choix du tandem était-il judicieux? Traverser la Turquie ne s’annonçait pas être une mince affaire et l’envie de rentrer nous a traversé l’esprit plus d’une fois. Mais ni l’un ni l’autre ne voulait prendre la responsabilité d’une telle décision. Nous avons donc continué et nous sommes finalement arrivés au bout de cette incroyable Turquie. La beauté de ce pays et la chaleur de ses habitants a été pour beaucoup dans notre persévérance. Des pays traversés jusqu’à présent c’est le seul où nous sommes certains de vouloir retourner. Un conseil : allez-y aussi!
La traversée du Kurdistan m’a appris que plutôt que de lire des récits effrayants, il faut aller voir par soi-même.
L’Iran me faisait donc moins peur. Ce pays nous a offert également de belles surprises et de belles rencontres. Et quelle drôle d’impression de se dire qu’on y est arrivé à vélo! On se l’est répété plusieurs fois. Après ça on se dit que le reste est possible. En Iran, nous nous sommes fait des amis cyclistes et nous avons créé une sorte de petite famille qui nous a fait beaucoup de bien, loin de chez nous… Après une parenthèse à Dubaï, le premier chapitre de notre voyage était terminé. Le deuxième pouvait commencer en Inde.
Ce pays, nous ne savions pas si nous allions l’aimer, et encore moins à vélo… mais nous avions très envie de le découvrir et de nous en faire notre propre idée. Arriver dans le Sud fut une très bonne idée afin de le découvrir progressivement. Nous n’avons pas eu le « choc » dont tout le monde parle. Nous avons découvert des indiens sympathiques, des villes pas vraiment sales et des routes plutôt praticables à vélo. L’Inde, il parait qu’on l’aime ou qu’on la déteste… nous c’est ni l’un ni l’autre. On la découvre tranquillement, on apprécie la beauté de certains endroits et on fait avec ceux qu’on aime moins… En Inde, on y a retrouvé nos amis cyclistes et on s’en est fait de nouveaux. Ça nous a donné beaucoup d’énergie pour la suite. Ce qu’on regrette, c’est de ne pas avoir plus de contacts avec les indiens comme c’était le cas en Turquie et en Iran. L’accueil du touriste n’est pas le même et le « blanc » est surtout synonyme d’argent, « rupee with legs ». Et puis (je ne sais pas vraiment comment l’expliquer) les indiens sont si différents de nous, comme nous sommes si différents d’eux. L’Inde est une planète à part et on n’a pas fini de le découvrir.
L’arrivée dans le Nord nous effraie un peu. En approchant de Mumbai, on découvre de plus en plus de crasse et de pauvreté… va-t-on supporter cette Inde là? Comme le reste du voyage, on verra bien. Mais pour l’instant, c’est progressif et ça va.
Six mois que nous avons commencé à pédaler… maintenant je n’ai plus peur de la suite. Je sais qu’on y arrivera. Maintenant, Bruxelles et ma vie ne me manque plus. Je sais que 6 mois sont passés vite et je sais que les 6 ou 7 mois restants passeront aussi vite, voir trop vite. Je sais que dans 6 mois nous retrouveront familles et amis et que nous pourront refaire toutes les petites choses qui font que nous aimions notre vie en Belgique. Il paraît que le retour d’un si long voyage peut être difficile… nous ça ne nous effraie pas. On pense même qu’on sera content de reprendre nos vies d’avant (sans pour autant regretter ce voyage, bien au contraire). Espérons qu’on pense toujours la même choses d’ici là. En attendant, il ne nous reste plus qu’à profiter à fond.
Sur le blog on parle souvent plus des faits que de nos sentiments. Donc pour ceux qui avaient des doutes, sachez qu’on « kiffe » cette aventure et que même si parfois j’ai envie d’étrangler les indiens qui chipotent au vélo ou qui nous prennent en photo, TOUT va bien! 🙂
Belle synthèse de sentiments, bravo!
Bonne chance au Radjastan
a+
Bon anniversaire et merci de nous faire profiter de votre voyage !
Joli message, ça fait du bien de te lire également petite sœur !
C’est clair que ces 6 mois sont passés super vites, profitez bien de ceux qui vous restent !
On vous embrasse.
Éric, Sab et Lili’
Les Chroniques d’Elodie ?… Rares mais aussi précieuses que des … pépites !!!