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De Jaipur à l’hôpital

Lundi 13/02/2012

P1170310.JPG On quitte la famille Mathur avec déjà un peu de nostalgie et en route!
La route est grosse mais pas encore trop fréquentée. Les autres bonnes nouvelles du jour sont la légère pente négative et la légère brise dans le dos! La moyenne du jour est excellente : 18,85 Km/h record battu! Sur la route, des enfants viennent mendier 10 roupies puis des biscuits en voyant les nôtres sur le porte-bagages. P1170317.JPG Au moment où on remet les pieds sur les pédales pour redémarrer, on voit son regard se fixer sur les biscuits comme un chat voleur face à un steak, prêt à sauter dessus! On a rapidement interrompu le chenapan!
On arrive à Abhaneri et on trouve un « resort » avec des chambres avec dîner et petit déj’ inclus à… 7000INR! La pelouse de devant nous fait de l’oeil et on demande si on peut installer notre tente : challenge accepté! On dirait qu’ils y installent les leurs à un moment dans l’année vu les traces. Pelouse de compèt’, ça fait bien longtemps qu’on n’a pas campé sur pareil terrain! On file voir le fameux puits avant le coucher du soleil. Sur les 500m à parcourir, un jeune garçon nous accoste, commence la conversation et rapidement tombe dans les oubliettes en nous demandant 20 roupies. Là où on ne l’oubliera pas, c’est au moment où il nous dit qu’on est riche et qu’on est des « donkeys »! Là on s’est fâché et il a regretté car on est revenu vers lui pour lui expliqué que c’est pas beau d’insulter les gens (Geoff lui a couru derrière et a fait sa tête de méchant en lui disant que c’était des « bad words » et moi je lui ai envoyé de l’eau de ma gourde à la figure… j’ai pas pu m’en empêcher. Qu’il aille pas croire que tous les touristes sont des crétins dont on peut abuser et se moquer)!
DSC_7267.JPGDSC_7278.JPGAu puits, on rencontre Yvon-Marie et sa femme, des français, pardon des bretons 😉 qui ont rencontré d’autres cyclistes à Agra avant-hier, c’était un suisse et une bretonne! On réalise tout de suite qu’ils ont en fait rencontré Laurent et Gaëlle!! Ah, ça alors! On continue la balade autour du puits qui est assez impressionnant. En sortant on voit des enfants mendier à la fenêtre de la voiture avec chauffeur d’un couple de touristes de la 60aine. La gars leur donne des choses… après on s’étonne que les enfants mendies, c’est si facile… P1170348.JPG Puis on retourne monter la tente. Le deal : on ne paie rien mais on mange dans leur resto à l’ambiance quasi fantomatique. C’est très bon et un peu plus cher, mais ils ont bien compris le concept « not too spicy »! Au lit à 20h, aaaah les bonnes habitudes du camping!

Mardi 14/02/2012

P1170355.JPG Le retour au camping n’a finalement pas été si super vu le nombre de fois où on s’est réveillé dans la nuit… on dort quand même mieux dans un lit. Et bien sûr la tente est complètement trempée. On reprend les vieilles habitudes d’essuyage de la tente et le soleil se charge de finir le séchage. On prend comme prévu le petit déj dans l’hôtel. On est les seuls « clients ». L’ambiance est un peu étrange. On demande la note et là, surprise… plus de 2000 roupies! Alors qu’on avait calculé 700. Ils ont gonflé tous les prix (100 roupies la bouteille d’eau qui sur la carte était à 50… normalement c’est 15 ou 20, max 30), ajouté des choses, 500 roupies pour la location du carré de pelouse et 300 roupies de charges. On croit rêver. La veille on s’était mis d’accord sur le fait qu’on pouvait camper là et qu’on consommait au resto en échange. Là tout d’un coup, il n’a jamais dit ça. Geoff demande à voir la carte pour refaire la note. Le gars veut ajouter la location de la pelouse. On le menace de partir sans rien payer du tout. Du coup la note tombe tout d’un coup à 750 roupies. Je suis hors de moi face à ce comportement qui représente tellement le côté de l’Inde que l’on aime pas. Malgré ma difficulté à m’exprimer en anglais je réussi à dire ce que je pense à cet arnaqueur. Je lui dis qu’en Inde tout tourne toujours autour de l’argent. Il me dit que le problème n’est pas l’argent… c’est quoi le problème alors? Je lui dis que dans beaucoup de pays, les gens sont ravis d’accueillir des voyageurs comme nous, qu’on nous offre à manger… mais qu’en Inde ce n’est pas possible d’être juste « friendly » et qu’ils pensent toujours à nous soutirer de l’argent. On ne demande pas à avoir un traitement de faveur parce qu’on est des cyclos blancs, on aimerait juste que les actes d’apparence sympa ne soient pas fait dans le but de nous escroquer.
On reprend la route énervés mais en même temps ça nous fait rire. Cette situation est tellement « indienne ». Mais ne retenons pas que ça de ce pays… pourtant on se dit bien qu’on y retournera sûrement jamais.
Rapidement Geoff se plaint d’avoir mal au ventre. Il sent que « ça travaille » de nouveau à l’intérieur. On fait un pause en bord de route et il se couche sur le tapis de sol. Rapidement, on a la visite de cyclistes, motards… même un couple de touristes s’arrête pour s’assurer que ça va. On continue un peu mais on décide de s’arrêter dans un hôtel en bord de route. La chambre est pas cher mais pas super propre. Ça fera l’affaire. Geoff a une grosse diarrhée et a de la fièvre. Sa température monte jusqu’à 40,2°. J’annule notre passage radio prévu à 15h pour nous. Geoff dort pendant que je fais des recherches sur le net. Bien sûr la fièvre peut faire penser à la malaria… mais mon « diagnostic » penche plus pour une intoxication alimentaire. Nous sommes loin d’une ville et donc d’un hôpital et les gars de l’hôtel ne parle pas anglais. Je ne sais pas quoi faire. Geoff dit qu’on va attendre un peu de voir comment ça évolue. Sa température diminue un peu donc on décide de laisser passer la nuit et de voir comment il va au réveil. Vers 23h il se lève pour aller aux toilettes. Il y a une coupure de courant donc il y va avec la lampe de poche. Là j’entends un gros boum et plus rien. Je me précipite dans la salle de bain et je le trouve étaler sur le sol. Je vois une trainé de sang sur le mur. Je regarde son crâne et il est ouvert à l’arrière. Il est conscient mais ne comprend rien à ce qu’il se passe. Il ne comprend pas pourquoi je veux qu’il se lève vu que pour lui il est dans le lit. Je sort dans le couloir pour appeler à l’aide. Pas de réponse. J’ouvre les portes des chambres et il n’y a personne. La porte d’entrée est fermée. Je me crois en plein cauchemar ou dans un mauvais film. Je réussis à remettre Geoff sur le lit. Ensuite je finis par trouver un jeune de l’hôtel qui dormait à l’étage. Il appelle le patron qui arrive rapidement avec un autre homme. Ils comprennent vite la situation et nous emmène à l’hôpital à 12km de là. Geoff n’a pas l’air de comprendre ce qu’il se passe. Dans le délire de la fièvre il ne sait plus comment entrer dans une voiture. Il vomit par la fenêtre de la voiture. Nous arrivons dans un hôpital très basique comme on peut l’imaginer dans une petite ville indienne. Geoff est pris en charge par 2 médecins qui parlent anglais. Ils me disent que c’est un problème dû à l’alimentation et qu’il ira vite mieux, que ce n’est pas grave. Ils lui font 2 injections et une perfusion pour le réhydrater. Ils lui recousent aussi le crâne. Je suis assez confiante. Ils ont l’air de savoir ce qu’ils font. Les 2 hommes de l’hôtel sont restés avec moi au chevet de Geoff jusqu’à 3h du mat. Là, la perfusion est finie et Geoff n’a plus de fièvre. Mais comme il se sent très faible il préfère rester à l’hôpital. Les 2 hommes partent et le patron de l’hôtel me donne son numéro pour qu’il vienne nous chercher.
Nous dormons jusque 7h. Moi sur le lit à côté (chambre de 8 lits avec passage de malades de temps en temps…)

Mercredi 15/02/2012

Photo0090.jpg A 7h Geoff retourne à la toilette et a encore la diarrhée. Les médecins décide d’encore lui faire une perfusion. Le fils du patron de l’hôtel vient ensuite nous rejoindre à l’hôpital. Lui parle anglais. Nous avons eu la chance de tomber sur des gens vraiment gentils, autant les gens de l’hôtel que le personnel de l’hôpital.
A 11h le patron de l’hôtel vient nous chercher. Geoff a 4 médoc à prendre pendant 3 jours et un super bandage sur le crâne. Interdiction de se laver les cheveux pendant 7 jours! Sachant que ça fait déjà 3 jours qu’il ne s’est pas douché…
Nous sommes partis de l’hôpital sans rien avoir à payer. Les soins et médocs sont gratuits dans cet état de l’Inde, dans les hôpitaux gouvernementaux en tout cas.
P1170358.JPG A l’hôtel, il a mangé un peu de riz. Il n’a plus du tout de fièvre et se sent assez bien. Il est juste très très fatigué. Nous allons resté dans cet hôtel le temps qu’il faudra pour qu’il soit remis sur pied. Bien sur je le surveille et si ça ne va pas nous retournerons à l’hôpital. Mais pas d’inquiétudes, je pense maintenant que ça ira.
Une chose est sûr, on n’est pas prêt d’oublier cette Saint-Valentin!
Ce genre de mésaventure fait partie du voyage, on le savait en partant.
Et le point positif, c’est qu’on a pu voir qu’en cas de problèmes les indiens sont plus humains que businessman.

Jeudi 16/02/2012

P1170381.JPG Aujourd’hui, repos! Mais là, du vrai, du lourd! Pas la moindre visite à l’horizon, rien à voir sauf le balais incessant des motos, voitures et poids-lourds sur la tonitruante cacophonie des klaxons de ces derniers! Mais bon, ça va encore, la nuit c’est plus calme.
Mission du jour donc : me laver à l’eau froide (avec l’aide d’Elodie) et publier ceci. P1170370.JPGOn enlève le bandage de ma blessure à la tête sur les conseils de notre médecin de famille contacté par e-mail.
On prendra probablement la route demain vers Barathpur, c’est plat!

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