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Visites et questionnements

Mardi 30 août 2011

Petit soucis : apparition d’hémorroïdes pour moi (je le sentais venir avec cette selle trop en arrière).
On apprend que notre commande n’est pas encore partie de chez CRC, bigre, on devra sûrement prolonger notre séjour?
Pour la première fois, Elodie et moi nous séparons pour plus de 10 minutes. Je pars à la recherche de la seule pharmacie ouverte à quelques kilomètres (en tram). Mes explications sont claires, on m’a bien compris mais on me fait aller dans l’arrière-boutique pour me mimer ce que je dois faire des « suppozituvars » et de la « krem ». Ok, ça ira!
Pendant ce temps-là, nouvelle session Skype familiale pour Elodie (n’hésitez pas à vous connecter) avec sa soeur, son beauf et ses neveux! Elodie recherche encore et encore des infos pour la suite mais cela semble trrrrrrès compliqué. Elodie, inquiète, me mets un peu la pression et je craque en disant que s’il le faut, on prendra l’avion de Dubaï vers l’Inde… Ouf, la voilà rassurée! Je ne suis pas un monstre et c’est une expérience qu’on partage à deux, à chacun de faire des concessions, non? 😉
On finit enfin par revoir nos amis kurdes qui nous ramènent nos précieux essuies (compacts et qui sèchent vite, MSR Personnal), ouf un soucis en moins.

Mercredi 31 août

Aujourd’hui, petit changement c’est moi qui écrit (Elodie, en italique).
Demain c’est la rentrée… et c’est sur je n’y serais pas. C’est certain cette fois-ci, nous ne sommes pas juste partis en vacances. Entre Geoff et moi c’est évident que c’est moi qui ait le plus d’appréhensions sur la suite de notre voyage. Depuis notre arrivée en Turquie je me pose beaucoup de questions. Le début était relativement facile, on doit se rendre à l’évidence et pourtant c’était parfois si difficile. Quand j’imagine les cols et les situations qui nous attendent, j’ai comme des coups de panique. Jusqu’en Turquie, pas de problèmes, la route est assez facile et on rentre dans les pays sans aucun problème. Après ça sera autre chose. Nous avons passé des mois à préparer ce voyage et pourtant j’ai le sentiment que nous ne savons rien de la suite. Nous avions dans l’idée de voir petit à petit pour les histoires de visas et les passages de frontières. Mais moi, ne pas savoir ce qui va se passer, si on pourra aller à tel ou tel endroit ou non, ça me stresse. Donc depuis que nous sommes à Istanbul j’ai passé des heures à faire des recherches sur le net. Et les résultats de mes recherches ne sont pas franchement encourageants. Le premier problème qui se posera à nous sera d’obtenir le visa pour l’Iran. Nous comptions le faire à Istanbul, mais il semble qu’il est long à obtenir et que même parfois ça ne marche pas. Il en est de même à Ankara. Mais une solution miracle s’offre à nous. Un petit détour par Trabzon, petite ville au bord de la mer Noire, nous mènera à un petit consulat Iranien qui délivre des visas en 2h. Information confirmée par des internautes encore fin août.
Ensuite vient le problème du visa pour le Pakistan. Outre le fait que traverser ce pays à vélo n’est pas une mince affaire (régions où il faut être escorté par la police), il semble très difficile d’obtenir un visa. On pourrait traverser le pays en train pour ne pas avoir à trop y pédaler, mais il est impossible de faire une demande de visa pour le Pakistan en dehors de son pays d’origine ou de son pays de résidence. Nous aurions donc dû faire cette demande en France ou en Belgique (pas évident avec les dates). Je nous vois mal envoyer nos passeports et attendre des semaines avant qu’ils nous soient renvoyés. En plus il est demandé une tonne de paperasse (itinéraire précis, réservation d’avion (hum..), attestation de l’employeur avec dates des congés (hum…), lettre de recommandation de la France que les ambassades françaises ne veulent plus délivrer,…). Bref moi ça me semble être une montagne d’emm… qui ne nous mènera probablement à rien. L’idée de me retrouver bloqué en Iran sans pouvoir continuer… j’aime pas… Après discussion avec Geoff il a enfin admis l’idée qu’on pourrait prendre l’avion s’il n’y a pas d’autres solutions. Depuis l’Iran nous pourrions prendre un bateau pour Dubaï et de là prendre un avion vers l’Inde (interdiction aux bateaux qui vont de Dubaï à l’Inde de faire accoster des passagers). Nous devrions pouvoir obtenir le visa pour l’Inde en Iran (information à confirmer auprès des ambassades Indienne et Française à Téhéran). L’avantage de prendre l’avion c’est que nous pourrions débarquer dans le sud de l’Inde où il semble plus facile de voyager à vélo que dans le nord. On pourrait donc alterner cyclotourisme et tourisme tout court puis remonter vers le nord en utilisant très probablement le train. Pour le Népal, obtenir le visa en Inde devrait être facile. Mais après ça se complique à nouveau. L’idée de traverser l’Himalaya pour se rendre au Tibet me paraissait déjà une épreuve physique complètement dingue et maintenant tout ce que j’ai lu me fait dire qu’il sera surement impossible de faire ça à vélo. Il est bien plus facile de le faire dans le sens Lhassa-Katmandou que l’inverse. Depuis Katmandou il faut obtenir un permis pour le Tibet, permis qu’on peut obtenir via une agence qui nous organise un tour et cela revient très cher apparemment. Et comment garder sa liberté à vélo dans ces conditions? Il semble faisable de passer sans ce permis. Mais je ne me sens pas l’âme assez aventurière pour passer les postes de contrôle de nuit et être en stress tout le temps quand on croise la police. Et puis je ne comprend pas bien après comment on peut continuer la route en Chine puisque le visa chinois est annulé à l’entrée du Tibet(?). Bref pour moi il faut envisager un autre itinéraire. Pas de passage de frontière entre l’Inde et la Chine. Pas de passage terrestre pour aller au Myanmar… Bref pas facile de voyager dans ce monde sans prendre un avion… On verra mais on devra sûrement encore l’envisager. A voir, pour aller où? Peut-être vers la Chine pour faire comme on avait prévu et se diriger vers la Mongolie et rentrer avec le Transsibérien, ou peut-être retour vers l’Europe afin de rentrer à la maison à vélo. Dans tous les cas un autre problème se posera, celui du budget qui n’avait pas été prévu pour prendre des avions (avec un vélo ça peut vite coûter cher).
Le budget est un autre stress de ce voyage. Pour l’instant il est bien plus important que ce qui était prévu. Vous devez vous dire « normal ils sont tout le temps à l’hôtel ». Mais c’est souvent difficile de faire autrement. Nous ne sommes peut-être pas assez aventuriers, pas encore… A Istanbul, toute activité est freinée par ce problème de budget et c’est assez frustrant. Bon ne vous inquiétez pas hein, on a encore de quoi manger! Et puis de toute façon si on a plus de sous et qu’on doit rentrer plus tôt, on passera les derniers mois à faire du couchsurfing chez vous tous ;-). On peut même faire du ménage et vous faire à manger! Moi j’ai bien envie d’apprendre la cuisine turque, c’est sacrement bon! (même si nos systèmes digestifs n’aiment pas toujours pour le moment).

Tout un roman sans même vous raconter ce qu’on a fait aujourd’hui (c’était pourtant ma mission). Geoff a aujourd’hui eu l’air de s’habituer à la masse de touristes. Balade dans la ville et visite de quelques mosquées dont la mosquée bleue (Sultanahmet Camii). Nous n’étions toujours pas entrés à l’intérieur. J’ai pu ainsi tester le voile, afin de me préparer à mon look pour l’Iran dans quelques temps.
Nous prenons notre temps pour découvrir la villes le but étant aussi de se reposer avec, par exemple, un petit thé à la pomme. Et puis nous allons sûrement devoir encore passer le week-end ici, étant donné que le colis de la remorque que nous avons commandée n’est parti qu’aujourd’hui. Ensuite seulement nous pourrons embarquer notre bolide (hum..) sur un bateau qui nous mènera de l’autre côté d’Istanbul, pour continuer notre aventure sur le continent asiatique!