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Temps/tant de chiens

Mardi 27/09/2011

P1130506.JPG On quitte Önder, notre premier et tout bon Warmshower vers 10h. Même Yasin (réparateur de téléphone, fan de vélo, ami d’Önder) est venu nous dire au revoir et on croit voir un petit larme mais il prétexte la fatigue, c’est probablement ça d’ailleurs. On commence donc cette route bien plate vers Terme. Premier arrêt dans un station-pipi, on nous offre déjà le thé avant qu’on ait pu faire 7 km! On nous propose une douche aussi (on pue déjà?) car on est dans une station Shell « Extra Mola » de routiers avec mosquée, barbier, douche, etc. On continue notre route avec une bonne moyenne pour arriver à Terme (haha), assez tôt que pour manger seulement là, une bonne « pide » (genre de pizza au goût de pita) de chez Bizler avec un ayran (yaourt salé qu’on adore) et une petite salade. Le dessert -arrivé par surprise- nous est offert, un bon riz à la crème.
P1130513.JPG L’après-midi se déroule sans surprise, toujours plat et une bonne moyenne. Petites anecdotes :
– à une station-pipi, il y a un bouledogue anglais, Elodie est contente de retrouver des câlins et des bruits de cochon familiers.
– à une autre station-pipi, un bus de prisonniers fait halte pour les soulager, Elodie fera donc pipi sous haute surveillance armée.
– à une troisième station-pipi, il ne se passe rien de spécial.
– à une dernière station-pipi, le tandem n’est pas encore sur sa béquille qu’un thé m’est déjà tendu!
On s’arrêtera avant Ünye pour trouver une plage pour camper, c’est cool mais c’est plutôt sale… Le camp monté, 18h, Elodie a un gros coup de pompe et s’assoupit avant de manger. On grignotera un peu le temps de se rendormir…

Mercredi 28/09/2011

P1130550.JPG Aujourd’hui, on roule fatigués… On baille, on s’endort sur le vélo, on a besoin de faire plus de pauses malgré le plat. En fait, personne nous offre le thé, c’est peut-être ça! Enfin, ça roule bien et la petite pause à la station-pipi où il y a un chiot doberman (?) fait plaisir à Elodie. On mange nos pâtes un peu après en bord de mer à Fatsa.
P1130568.JPG Après on a dû décidé route tunnels tout droit ou route pas-tunnel détour… On choisira l’option la plus courte, les tunnels. On déconseille car si ça commence par de petits tunnels d’une centaine de mètres, celui qui fait 3850 m n’est pas très rassurant! Heureusement, la circulation est plutôt faible. A refaire avec plus de temps, on prendrait plutôt la route par Perşembe…
P1130588.JPG Arrivés à Ordu, on nous renseigne une plage pour planter la tente. Alors qu’on arrive sur les lieux, deux hommes plutôt chics nous abordent et nous posent des questions sur le vélo et le voyage. Ils nous informent que ce n’est pas une bonne idée de camper là car la police va venir nous embêter toute la nuit (ça serait interdit de camper ici car il y a eu des excès). Ils nous proposent de dormir à l’hôtel Hampton (by Hilton) gratuitement… Oui enfin, l’hôtel, il est pas fini (c’est encore du béton partout) et ils proposent juste de planter la tente dans leur propriété. P1130584-1.JPG On accepte et ils sont tout fou d’accueillir leurs premiers « guests » avant l’ouverture. Finalement, le manager des travaux nous propose de mettre le vélo dans le pickup et de dormir chez lui dans sa maison de vacances. On accepte, c’est mieux que le chantier! Repas « pide » offert, douche et au lit, propres et secs!
Lors de notre intéressante conversation avec Murat, on apprendra une info qui sera peut-être dans un concours carte postale!

Journée sans thé donc! Pourtant, on en a visité des stations-pipis!! Ça nous fait un peu bizarre…

Jeudi 29/09/2011

Résultats du jour : Elodie-Geoffroy 5-4! Mais quoi donc? Ben des thés offerts! Vous découvrirez pourquoi Elodie en a eu un de plus en lisant cet article!
P1130592.JPG On se réveille tranquillement dans notre maison d’été, enfin, dans celle de Murat en bord de Mer Noire. Petit déj digne d’un hôtel avec notre hôte qui nous pose des questions intéressantes sur notre voyage (le temps permet d’approfondir le thème, c’est pas comme les rencontres sur la route où on nous pose toujours la même question, à savoir… hahaha, non mais vous y croyiez?). On apprendra aussi qu’ils ont 3 mois de retard sur les travaux car l’entreprise de fenêtres avec laquelle ils ont un contrat de 500.000 € a été engloutie sous 3,5 m de boue lors des récentes fortes pluies.
On prend la route avec un petit cadeau (les turques remercient les invités de leur avoir permis de les aider) dont je ne peux parler, futur concours oblige. La route est toujours aussi relativement plate et roulante et après tout juste 7 km, déjà le premier thé offert en station-pipi. Il y en aura 2 autres, aussi en station-pipi, on compense la journée d’hier!

DSC_2647.JPG Arrivés à Giresun assez tôt, on fait une halte photo à la belle mosquée mais alors que je m’apprêtais à y entrer pour faire des photos, voilà l’appel qui résonne, zut! Mais les vieux m’invitent à y entrer, pas le temps de prévenir Elodie qui comprendra bien où je suis passé. J’assiste donc à la prière de la mi-journée après laquelle le jeune imam vient me saluer (ainsi que la plupart des fidèles). Il doit être plus jeune que moi et me pose quelques questions (job, religion, voyage…) et est très ouvert. Je lui raconte que chez nous, les prêtres sont plutôt des « dede » (grand-père en turc). Après, il propose qu’Elodie viennent aussi voir la mosquée. Je sors la chercher et je retrouve le vélo surveillé par un groupe de petits vieux car Elodie est aux « VG » (c’est comme ça qu’on prononce WC), ben oui, en fait pendant le temps de la prière, Elodie a reçu un thé (le fameux) et la vessie n’a pas tenu longtemps! L’imam nous ramène dans la mosquée et nous raconte qu’elle a une dizaine d’année, toute récente donc!
P1130609.JPG On continue la route après un lunch pain-fromage (qu’on avait acheté pour hier soir) et on voit un petit chiot de max 2 mois sur la grand route, il nous voit et décide de nous rejoindre en traversant mais les voitures et un gros camion arrivent! Que se passera-t-il?! On s’arrête sur le côté, les voitures passent, le camion klaxonne, le chiot s’arrête au milieu de la circulation, bientôt un drame sous nos yeux? Le camion s’arrête et Elodie le récupère! Ouf sauvé! Il est tout mignon et s’endort dans les bras d’Elodie. On cherche un chien adulte mais personne ne sait et personne n’en veut. On le déposera chez une petite vieille qui habite en bord de route. S’il se fait écraser, ça ne sera pas sous nos yeux et il a un petit sursis…P1130620.JPG Si on avait été en Belgique, il aurait pu atterrir chez nous! On part plus tranquille et plus tard, notre quota canin atteint des sommets lors de la rencontre d’Osman, un grand baveux avide de câlin à un station-pipi (décidément, on n’a pas de problème de chiens en Turquie, bien au contraire).
La journée s’achève à Espiye dans un hôtel un peu pourri pour 30 TL (à ce prix, on a vu bien mieux à Çerkeş). On demande à changer les draps qui n’étaient pas propres et une lumière dans la salle de bain! Mouais, heureusement qu’il y a une bonne place sécurisée pour le tandem…

Vous êtes plutôt gâtés en détails hein! Allez, au lit, il est super tard (21h30) 😉

Vendredi 30/09/2011

On commence la journée par un thé offert même avant le départ! De plus en plus fort! 4 autres suivront dans la journée aux stations-pipi! P1130628.JPGD’ailleurs, aujourd’hui, les stations-pipi seront des stations-pluie! Alors qu’à Bruxelles, c’est enfin l’été, ici on ramasse bien sur la tronche! On quitte l’hôtel et 2 minutes plus tard, le marathon-pluie commence! On s’abrite et on patiente jusqu’à l’accalmie pendant laquelle on enfilera nos vestes qu’on ne quittera plus de la journée! La journée sera une succession de pauses « pluie », tantôt aux stations-pluie, tantôt dans un genre de mess du village…. bref, on est plusieurs fois bien trempés.

P1130643.JPG A midi, on mange à une station-pluie mais la température (16°C), l’humidité et le vent nous poussent à franchir un cap important : remettre les chaussures! Bye les Teva! Ça y est, c’est l’automne! De toute façon, ça allait être pour bientôt quand on voit la météo à Erzurum (minima -3°C)… Encore quelques tunnels aussi sur la journée qui se terminera (diplomatiquement) à l’hôtel pour sécher car on a bien pris l’eau et les endroits pour camper sont plutôt rares par ici… Aujourd’hui, c’était un temps de chien, un temps à « rester sur le canapé avec Chica »

N’oubliez pas, il y a toujours plus de photos à voir sur l’album Picasaweb!

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Visites et questionnements

Mardi 30 août 2011

Petit soucis : apparition d’hémorroïdes pour moi (je le sentais venir avec cette selle trop en arrière).
On apprend que notre commande n’est pas encore partie de chez CRC, bigre, on devra sûrement prolonger notre séjour?
Pour la première fois, Elodie et moi nous séparons pour plus de 10 minutes. Je pars à la recherche de la seule pharmacie ouverte à quelques kilomètres (en tram). Mes explications sont claires, on m’a bien compris mais on me fait aller dans l’arrière-boutique pour me mimer ce que je dois faire des « suppozituvars » et de la « krem ». Ok, ça ira!
Pendant ce temps-là, nouvelle session Skype familiale pour Elodie (n’hésitez pas à vous connecter) avec sa soeur, son beauf et ses neveux! Elodie recherche encore et encore des infos pour la suite mais cela semble trrrrrrès compliqué. Elodie, inquiète, me mets un peu la pression et je craque en disant que s’il le faut, on prendra l’avion de Dubaï vers l’Inde… Ouf, la voilà rassurée! Je ne suis pas un monstre et c’est une expérience qu’on partage à deux, à chacun de faire des concessions, non? 😉
On finit enfin par revoir nos amis kurdes qui nous ramènent nos précieux essuies (compacts et qui sèchent vite, MSR Personnal), ouf un soucis en moins.

Mercredi 31 août

Aujourd’hui, petit changement c’est moi qui écrit (Elodie, en italique).
Demain c’est la rentrée… et c’est sur je n’y serais pas. C’est certain cette fois-ci, nous ne sommes pas juste partis en vacances. Entre Geoff et moi c’est évident que c’est moi qui ait le plus d’appréhensions sur la suite de notre voyage. Depuis notre arrivée en Turquie je me pose beaucoup de questions. Le début était relativement facile, on doit se rendre à l’évidence et pourtant c’était parfois si difficile. Quand j’imagine les cols et les situations qui nous attendent, j’ai comme des coups de panique. Jusqu’en Turquie, pas de problèmes, la route est assez facile et on rentre dans les pays sans aucun problème. Après ça sera autre chose. Nous avons passé des mois à préparer ce voyage et pourtant j’ai le sentiment que nous ne savons rien de la suite. Nous avions dans l’idée de voir petit à petit pour les histoires de visas et les passages de frontières. Mais moi, ne pas savoir ce qui va se passer, si on pourra aller à tel ou tel endroit ou non, ça me stresse. Donc depuis que nous sommes à Istanbul j’ai passé des heures à faire des recherches sur le net. Et les résultats de mes recherches ne sont pas franchement encourageants. Le premier problème qui se posera à nous sera d’obtenir le visa pour l’Iran. Nous comptions le faire à Istanbul, mais il semble qu’il est long à obtenir et que même parfois ça ne marche pas. Il en est de même à Ankara. Mais une solution miracle s’offre à nous. Un petit détour par Trabzon, petite ville au bord de la mer Noire, nous mènera à un petit consulat Iranien qui délivre des visas en 2h. Information confirmée par des internautes encore fin août.
Ensuite vient le problème du visa pour le Pakistan. Outre le fait que traverser ce pays à vélo n’est pas une mince affaire (régions où il faut être escorté par la police), il semble très difficile d’obtenir un visa. On pourrait traverser le pays en train pour ne pas avoir à trop y pédaler, mais il est impossible de faire une demande de visa pour le Pakistan en dehors de son pays d’origine ou de son pays de résidence. Nous aurions donc dû faire cette demande en France ou en Belgique (pas évident avec les dates). Je nous vois mal envoyer nos passeports et attendre des semaines avant qu’ils nous soient renvoyés. En plus il est demandé une tonne de paperasse (itinéraire précis, réservation d’avion (hum..), attestation de l’employeur avec dates des congés (hum…), lettre de recommandation de la France que les ambassades françaises ne veulent plus délivrer,…). Bref moi ça me semble être une montagne d’emm… qui ne nous mènera probablement à rien. L’idée de me retrouver bloqué en Iran sans pouvoir continuer… j’aime pas… Après discussion avec Geoff il a enfin admis l’idée qu’on pourrait prendre l’avion s’il n’y a pas d’autres solutions. Depuis l’Iran nous pourrions prendre un bateau pour Dubaï et de là prendre un avion vers l’Inde (interdiction aux bateaux qui vont de Dubaï à l’Inde de faire accoster des passagers). Nous devrions pouvoir obtenir le visa pour l’Inde en Iran (information à confirmer auprès des ambassades Indienne et Française à Téhéran). L’avantage de prendre l’avion c’est que nous pourrions débarquer dans le sud de l’Inde où il semble plus facile de voyager à vélo que dans le nord. On pourrait donc alterner cyclotourisme et tourisme tout court puis remonter vers le nord en utilisant très probablement le train. Pour le Népal, obtenir le visa en Inde devrait être facile. Mais après ça se complique à nouveau. L’idée de traverser l’Himalaya pour se rendre au Tibet me paraissait déjà une épreuve physique complètement dingue et maintenant tout ce que j’ai lu me fait dire qu’il sera surement impossible de faire ça à vélo. Il est bien plus facile de le faire dans le sens Lhassa-Katmandou que l’inverse. Depuis Katmandou il faut obtenir un permis pour le Tibet, permis qu’on peut obtenir via une agence qui nous organise un tour et cela revient très cher apparemment. Et comment garder sa liberté à vélo dans ces conditions? Il semble faisable de passer sans ce permis. Mais je ne me sens pas l’âme assez aventurière pour passer les postes de contrôle de nuit et être en stress tout le temps quand on croise la police. Et puis je ne comprend pas bien après comment on peut continuer la route en Chine puisque le visa chinois est annulé à l’entrée du Tibet(?). Bref pour moi il faut envisager un autre itinéraire. Pas de passage de frontière entre l’Inde et la Chine. Pas de passage terrestre pour aller au Myanmar… Bref pas facile de voyager dans ce monde sans prendre un avion… On verra mais on devra sûrement encore l’envisager. A voir, pour aller où? Peut-être vers la Chine pour faire comme on avait prévu et se diriger vers la Mongolie et rentrer avec le Transsibérien, ou peut-être retour vers l’Europe afin de rentrer à la maison à vélo. Dans tous les cas un autre problème se posera, celui du budget qui n’avait pas été prévu pour prendre des avions (avec un vélo ça peut vite coûter cher).
Le budget est un autre stress de ce voyage. Pour l’instant il est bien plus important que ce qui était prévu. Vous devez vous dire « normal ils sont tout le temps à l’hôtel ». Mais c’est souvent difficile de faire autrement. Nous ne sommes peut-être pas assez aventuriers, pas encore… A Istanbul, toute activité est freinée par ce problème de budget et c’est assez frustrant. Bon ne vous inquiétez pas hein, on a encore de quoi manger! Et puis de toute façon si on a plus de sous et qu’on doit rentrer plus tôt, on passera les derniers mois à faire du couchsurfing chez vous tous ;-). On peut même faire du ménage et vous faire à manger! Moi j’ai bien envie d’apprendre la cuisine turque, c’est sacrement bon! (même si nos systèmes digestifs n’aiment pas toujours pour le moment).

Tout un roman sans même vous raconter ce qu’on a fait aujourd’hui (c’était pourtant ma mission). Geoff a aujourd’hui eu l’air de s’habituer à la masse de touristes. Balade dans la ville et visite de quelques mosquées dont la mosquée bleue (Sultanahmet Camii). Nous n’étions toujours pas entrés à l’intérieur. J’ai pu ainsi tester le voile, afin de me préparer à mon look pour l’Iran dans quelques temps.
Nous prenons notre temps pour découvrir la villes le but étant aussi de se reposer avec, par exemple, un petit thé à la pomme. Et puis nous allons sûrement devoir encore passer le week-end ici, étant donné que le colis de la remorque que nous avons commandée n’est parti qu’aujourd’hui. Ensuite seulement nous pourrons embarquer notre bolide (hum..) sur un bateau qui nous mènera de l’autre côté d’Istanbul, pour continuer notre aventure sur le continent asiatique!