La Roumanie, au début, c’est chouette et c’est vraiment beau, comme on le disait. Mais avant-hier, on a eu une étape un peu difficile qui nous a mis un peu le moral dans les chaussettes… (ah merde non, on est en sandales sans chaussettes). Cependant, le soir, on a compris beaucoup de choses!
En quittant Drobeta, on ne fera que traverser des petits villages déserts avec, au mieux, quelques maisons et une église. Aucun magasin, pas le moindre Mini-Market à l’horizon! Mais comment ferons-nous pour trouver à manger et surtout à boire! Dans l’aprèm, on aperçoit un gars entrer et sortir d’une maison en fait transformée partiellement en mini magasin mais très peu à manger, surtout des boissons. Sauvés pour l’eau car les pompes bleues (réapparues) ne fonctionnent pas. On roule, on roule et on n’ose pas encore demander pour un hébergement (on n’a pas encore la fibre communication). On se décide à demander et on nous indique « toujours tout droit » et on croit comprendre « hôtel », ce qui ne nous arrange pas puisqu’on demandait juste un endroit pour la tente (on avait encore ce qu’il fallait pour manger). Surpris par la pluie, on s’abrite et on attend dans un étrange village peuplé de voitures immatriculées en France et en Belgique! On apprendra qu’il s’agit de Roumains établis par chez nous qui reviennent voir la famille pour les vacances. On est accosté par des « français » qui nous invitent « à la maison »! Trop cool! Ion travaille sur chantiers en région parisienne et Adrianna garde les enfants à… Anderlecht (commune de Bruxelles, pour nos lecteurs français et outre-mer)! On est donc accueillis comme des rois chez les parents d’Adrianna : douchés, nourris et presque bordés. La nourriture est entièrement faite maison, du pain au fromage en passant par les saucisses! Et oui, voilà pourquoi si peu de magasin, ici tout le monde a tout à la maison, des poules au cochon et même le puits (pas d’eau courante)!
Dans la région, l’activité agricole a quasi cessée car pendant la période Ceauşescu, tout le monde bossait dans les énormes fermes -maintenant abandonnées (voir une photo)- et ça marchait bien comme ça. Et si on te trouvait à rien faire dans la rue sans justificatif, hop prison (le cas du papa de Ion, alors malade à l’âge de 16-17ans, sa mère n’avait pas encore eu le temps d’avoir les certificats).
Le soir, on a voulu payé un coup à boire mais Ion n’a pas accepté : « ça ne se fait pas ici »!
Le lendemain matin, petit déj servi : oeufs, pain tout frais, confiture maison, fromage… Et on repart avec 3 grosses tomates, du pain et du fromage (on a dû refuser le gros pot de confiture, trop lourd).
On se décide à quitter la Roumanie pour aller vers Vidin, petite ville bulgare calme mais bien imprégnée du communisme (et ses buildings, cfr photo). On en a pas vraiment encore vu grand chose. On profite du fait qu’on rencontrera plus de petites villes en passant par la Bulgarie plutôt qu’en Roumanie. On court-circuite aussi l’itinéraire de l’EuroVelo6 pour « gagner » quelques jours et progresser vers Istanbul.
La carte et les dernières photos sont en ligne!