Mercredi 19/10/2011
Après une nuit mouvementée en intestins, en route vers l’Iran. Invité surprise : le vent! De côté, de face, de dos,… mais toujours relativement fort.
Ça monte, on a froid, il fait 11°C! Sous une très faible pluie, on arrive au dernier village, en fait non, c’est un genre zone frontière avec des portails dans tous les sens, on ne sait pas trop par où se diriger, difficile à décrire. Heureusement, on se fait aider. Attente de quelques minutes et hop, on peut y aller! Seulement, le vent, il a invité une copine : la neige! Oui oui! Fondante, encore pire, ça mouille bien et nos petits gants nous refroidissent plus qu’autre chose.
L’Iran fait un peu peur au début, paysage peu accueillants à cause de la météo, travaux et chiens… Bizarre quoi. Et on est frigorifié et on n’a pas mangé! La fin de la journée ne s’annonce pas bien. On s’arrête, on mange un Metro et une super bonne pomme reçue en pleine côte en roulant de la part d’un automobiliste. Et arrive notre sauveur, Mohamad, qui nous invite à dormir chez lui à moins d’1 km! Prochaine ville (Khoy) à 50 km, accepté illico! Il embarque notre remorque pour nous aider. Passage à gué pour arriver à leur grande maison. De nouveau, on retrouve des pièces multi-usage et surtout un poêle qui chauffe à donf, ça fait du bien!
Après quelques minutes, arrive le repas, waouw! Ses deux filles, intéressées viennent nous parler un brin d’anglais. Le niveau est carrément plus élevé qu’en Turquie! Échange de vocabulaire « phonétique » farsi – français! Cool, on a les bases! Et après les noix et dates, arrive le repas… hein, encore? Ah ok, c’était un encas tout à l’heure. On n’a plus faim mais on fait bonne figure. On apprend que, évidemment (l’accueil), ils sont kurdes!
Mise à jour des horloges, +1h30 par rapport à la Turquie mais pas d’heure d’été alors juste 30 minutes.
Vaine tentative d’envoyer un SMS à la famille pour rassurer, erreur!
21h45, bonne nuit en Iran.
Jeudi 20/10/2011
6h30 debout, comme prévu! Mohamad nous apporte le petit déj avec le thé (évidemment). Ah oui, on a oublié de vous dire qu’ici le thé c’est sans sucre, mais t’en mets un en bouche et tu bois ton thé « par dessus ». J’utilise la technique depuis Daldalık köyü, c’est pas mal mais ça limite un peu le dialogue tant que le sucre est entier.
7h50, on a jamais démarré aussi tôt! On dit au revoir alors que quelques jolis flocons tombent au soleil. La température est de 2°C mais l’air est sec et le soleil perce donc ça va encore! A la sortie du village, un panneau « Have a naic trip »… La bonne route descend jusqu’à Khoy (prononcez rhoï). Dès l’entrée de la ville, des odeurs de bonnes gaufres de ma Môman réveillent nos narines et on se retrouve projetés mentalement à Watermael-Boitsfort! Mmmh! Nous allons de banque en banque pour tenter de changer nos premiers dollars. On finira par comprendre qu’il faut aller au bazar pour trouver un change. Elodie reste sur le trottoir pendant que je m’y lance. Un type qui ressemble à Pierre (asano67 sur ce site) me guide jusqu’au Soltani Change et d’un coup d’un seul je deviens multimillionnaire! 600USD > 7320000IRR! Pendant ce temps, Elodie crée un attroupement et la police vient voir ce qui se passe avant de disperser les foules intéressées par le vélo et photographiant la touriste! Petit snack où l’on mange 2 sandwiches hamburger avec un doogh (genre d’ayran, prononcez dou puis un « gh » avalé) chacun pour 60000 Rials, mais on parle plutôt en Toman donc 6000 Tomans, environ 4€! En sortant, je fais de toutes petites courses mais je ne trouve pas de pain. Des passants nous posent des questions en anglais et nous demandent si on a besoin de quelque chose. On parle du pain, ils vont en acheter et nous l’offre! 🙂
On décide de se diriger vers Salmas pour voir le lac d’Orumieh, le plus grand d’Iran, avant qu’il ne disparaisse complètement (à vérifier). Sur la route, je commence à décoder les chiffres en farsi (persan)! Nouveau défi comme pour le cyrillique, n’est-ce pas Ole! Par contre, les mots, ça sera pas pour tout de suite! Chose étrange, ils écrivent de droite à gauche mais les chiffres eux-mêmes de gauche à droite! Heureusement, sur les panneaux, il y a souvent (mais pas toujours) la traduction en anglais, comme sur certains produits.
On se tape une belle montée pas super agréable car la route est fréquentée et on sent bien qu’on a droit à un peu moins de place sur la route… Aussi, le fait que certains triplent des voitures qui doublent un camion, le tout sur 2 bandes… Ça donnent une idée! A ce niveau, la Turquie est super-safe!
Froide arrivée à Salmas où l’on trouve un hôtel trop cher mais ayant des chambres plus simples (= sans douche, mobilier vétuste et pas de chauffage), pour 12000 tomans ça ira! Mais le froid fout un peu le blues à Elodie. Je ressorts faire des petites courses et Amine, le type de l’épicerie, me guide jusqu’à la boulangerie pour m’offrir le pain du soir! On mangera nos affaires dans le « resto » de l’hôtel car il y fait bien meilleur! Envoi d’un SMS réussi avec un autre réseau, voilà nos familles et amis proches rassurés de notre passage frontière.
Ce soir Elodie dort dans son sac de couchage, moi je vais tenter les couvertures d’ici!
Long récit du jour, mais nouveau pays, nouvelles histoires!
Au fait, aujourd’hui on a augmenté de 4 km notre distance maximum : 104,10 km!
Vendredi 21/10/2011
Aujourd’hui, on sort les gros gants et tout et tout car ça caille! On ne les mettra finalement pas car le soleil est là pour nous réchauffer.
On roule vers Orumieh (ou Oroumiye) et on bifurque vers le lac en espérant contourner les montagnes et profiter de la vue sur le lac. La vue sur l’eau se fera attendre un peu puisque le lac se dessèche et donc reste le sel et la terre. On arrive face à une montée, le plan a raté! Mais une fois en haut, cadeau, vue sur le lac et son eau! On redescend et on mange nos pâtes avec un magnifique paysage.
Sur la route de l’aprèm, on reçoit des raisins et des pommes (de la région) et on roule jusqu’au coucher du soleil, moment auquel je préfère qu’on s’arrête pour trouver un emplacement pour la tente plutôt que de tenter d’atteindre le village et espérer un éventuel accueil.
Pain, fromage, eau, chips, chocolat et 2 noisettes (j’avais pas envie d’en casser plus, c’est dur) et au lit!
Aujourd’hui, plusieurs fois, on nous a fait signe de nous arrêter pour prendre une photo. N’ayant pas envie de perdre de temps à chaque fois, on fait signe qu’on doit avancer car le temps passe et le soleil descend. Ils ne se rendent pas compte… On se fera dépasser plusieurs fois à faible allure, photo photo.
Samedi 22/10/2011
Aujourd’hui, on tente les petites routes sans carte… Le détails n’est pas suffisant sur le GPS (carte d’Iran complète, t’oublie). On veut prendre un raccourci pour atteindre la traversée (controversée*) du lac. On se perd un peu tout en gardant la bonne direction. On perd quelques minutes tout au plus. Là où on perdra un peu plus de temps c’est lors des 2 crevaisons. La première, rien de visible dans le pneu, chambre à air réparée et une future crevaison anticipée car brin de métal planté sans fuite, après quoi on arrive à se faire offrir un thé. La deuxième, une épine bien enfoncée et toujours dans le pneu arrière, sinon c’est pas drôle : ben oui, faut enlever les bagages pour enlever la roue! Deux fois en une matinée, la journée commence mal.
On traverse ce lac et on constate qu’à l’inverse des cartes GPS, l’eau n’est plus du tout au même niveau! La faible profondeur laisse dépasser des îlots de sel et laisse apparaître les futurs îlots. C’est parti pour 16 km de ligne droite, ça pourrait être « kiffant » mais le trafic continu léger n’y aide pas. A la fin de la traversée, c’est un pont qui laisse passer UN PEU l’eau (avant ça, c’est du remblais qui constitue la route). Il y a des travaux encore mais déjà les structure rouillent alors que c’est soi-disant traité anti-rouille (lac salé). C’est très beau comme paysage, mais c’est un peu triste. On est content d’avoir pu voir ce lac avant sa disparition. C’est probablement quelque chose que nos enfants ne pourront voir (là je répète un peu les mots d’Elodie). On se mange des brochettes conservées dans un congélateur débranché (mais équipé d’un glaçon géant) cuite au BBQ.
On roule jusqu’à se trouver un emplacement plutôt très bof puisqu’on se retrouve au milieu de petits épineux. Je refuse d’aller plus loin dans avec le vélo, pas envie de multiplier le risque de crevaison. Un type nous voit et vient à notre rencontre. « Wolf » nous dit-il après avoir passé un coup de fil pour avoir la traduction en anglais. Il nous dit que ça sera mieux de camper dans le village où finalement il nous invitera chez lui. On découvre, avec beaucoup de plaisir, les petites rues en terre des petits villages avec quelques murs en terre (rappelle un peu le Mali). Ismael nous présente sa petite famille : Zohlera (orthog?) sa femme et Ali son fils, mignon tout plein.
Accueil qu’on pourrait qualifié de kurde (même si la question n’a pas été abordée) tellement il est bon : ça commence par des petits gâteaux à la crème fraiche maison et ça finit en bon repas avec du riz (très bien pour nos systèmes digestifs ça), des frites, de la salade, de l’eau et bien sûr du thé! On est prié de manger beaucoup car on fait du vélo, mais on leur explique qu’on préfère manger léger le soir et plus le matin. Pas de viande, ça nous arrange! On a la visite de la grand-mère maternelle d’Ali et de la voisine. Séance photos.
Au lit, dans la même pièce que celle où on a mangé (concept de la pièce multifonctions) et quel confort, mmm!
*en partie responsable du dessèchement du lac
Dimanche 23/10/2011
On prépare les affaires et on constate, évidemment, une crevaison lente (voir hier) sur une des roues de la remorque. Je répare à l’aide d’Ismael à l’aide d’une bassine d’eau pendant qu’Elodie nettoie et inspecte les autres roues à la pince à épiler! OK, tout est réglé, on peut « déjeuner en paix » (yeah) puis quitter nos super-charmant-hôtes avec presque une pointe de tristesse, mais c’est aussi ça le voyage itinérant!
La route ne sera quasi pas dénivelée aujourd’hui! On met le cap sur Tabriz où nous attend notre contact WarmShowers! Sur la route, on remarque que tout porte à croire que c’était encore le lac ici, avant. De nouveau de bien belles et tristes vues sur un paysage mort ou presque. C’est plat et c’est presque tout droit!
On rejoint la grande route vers Tabriz et à partir d’Ilkhchi on prend quelques bons bols d’air vicié! Aaargh, ça sent pire qu’en Serbie! Les véhicules dépassent avec une distance suffisante mais certains gaz d’échappement nous asphyxient! On s’arrête à 30 km de Tabriz pour casser la croute avec un bon dessert : des amandes fraîches et des raisins secs d’Ismael et sa femme!
La route vers Tabriz n’est plus vraiment réjouissante comme toutes les entrées dans les grandes villes! On s’y perd un peu malgré le GPS et, bientôt arrivés aux coordonnées GPS de notre hôtes, on croise les deux lorrains, Loïc et Bertrand, qu’on avait repérés et contactés via CouchSurfing car on avait remarqué qu’ils faisaient le même itinéraire que nous à quelques jours près. On tape la papote, juste le temps de créer un attroupement et ils se rendent compte qu’ils n’ont pas eu l’info de l’argent en Iran (aucune carte européenne ne fonctionne) et n’ont que l’équivalent de 60€ avec eux! Puis on se dirige ensemble vers notre contact WarmShowers. Un petit coup de fil sur son GSM, pas de messagerie et téléphone éteint. On l’a un peu mauvaise, mais à nous 4 on se dirige vers le Tourist Information où Nasser nous guide jusqu’à un hôtel pas trop cher (15€ pour 2) et continue son chemin avec un couple de 2 jeunes bruxellois qui sont en voyage en bus/train pour un an.
Petit burger et longues discussions sur les expériences pratiques et autres aventures canines avec Bertrand et Loïc. Le couple de bruxellois leur a prêté de l’argent, on leur filera aussi 100€ pour qu’ils puissent tenir jusqu’à l’envoi d’argent (Western Union?) de leurs familles…
Demain, on verra si on prend le train le soir pour Tehran où si on reste encore une nuit ici.
On a appris qu’il y a eu un séisme dans la région de Van, ressenti jusqu’en Iran. Pas mal de morts et blessés. On était assez loin pour ne rien ressentir. Pas d’inquiétude donc mais on a eu du bol de ne pas y être à ce moment!
Lundi 24/10/2011
Ma ceinture EagleCreek (cachette à billets) achetée chez AS Adventure pour 9,95€ vient de péter, c’est la charnière du clip de fermeture. Plastique, plastok! Après trois mois c’est quand même pas terrible! Hop, une sangle à la place!
Direction l’Info Tourist et on retrouve Nasser (qui parle français) qui nous renseigne sur le train. On se dépêche d’aller acheter nos billets 1ère classe à 12-13€ à l’agence pas loin car la seconde est complète. Il faudra aller 2h avant pour enregistrer le vélo qui partira dans un autre train (cargo).
On quittera Tabriz à 17h10 pour environ 13h de rail (et pas de route, haha) en direction de Tehran à 700-800 km d’ici! Ça fait une moyenne de +/- 50 km/h!
PS : pas encore de photo, problème d’envoi, on verra à Tehran!
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