Le deuxième chapitre de notre aventure touche à sa fin et cela mérite bien un petit bilan.
Déjà presque un mois et demi que nous avons quitté l’Inde après quasi trois mois à traverser ce pays.
Nous nous attendions à un choc mais il n’est jamais venu. Nous l’avons déjà dit, mais c’était sûrement une très bonne idée de commencer par le Sud de l’Inde (du moins la côte que nous avons faite). C’est plus tranquille, plus propre… Avec tout ce qu’on nous en avait dit, l’Inde nous faisait peur, surtout à vélo, mais nous avons été agréablement surpris. Il n’a finalement pas été si difficile que ça de s’imposer sur les routes, même dans le Nord. Notre étrange vélo y a peut être été pour quelque chose. Les gens veulent nous voir donc ils attendent et s’écartent bien. Même dans le chaos de certaines villes nous avons pu nous faufiler sans trop de difficultés. Bon Geoff est très fort il faut l’avouer… je n’aurais sans doute pas pensé la même chose toute seule sur mon vélo.
Notre plus grande déception en Inde aura été le manque de contact avec les gens. Du fait qu’il est si facile de loger dans des hôtels, on perd le contact avec la population locale. Nous avons bien eu quelques invitations à manger ou boire un thé mais la peur que cela soit intéressé nous a toujours fait refuser. Nous sommes peut être passé à côté de quelque chose.
Nous ne pensons pas que l’Inde nous ait vraiment changé. Elle nous a peut être rendu juste méfiant envers les gens. Le fait d’être toujours vu comme une possibilité de se faire de l’argent ne nous a pas aidé à aimer les Indiens. C’est difficilement explicable mais les indiens sont « différents ». Quand je m’énervais à cause d’eux et que je ne comprenais pas pourquoi ils agissaient de telle ou telle manière, Geoff me disait simplement : « Ne cherche pas à comprendre, c’est des Indiens. »
Mais il y a une chose qu’on ne peut pas nier en Inde c’est qu’il y a des merveilles à visiter et que 3 mois ne suffisent bien sûr pas à toutes les découvrir (surtout à vélo…). Mais nous en avons déjà eu un bon aperçu.
Au départ on se disait qu’il était sûrement bien plus simple de voyager en transports (train, bus) qu’en vélo. Mais finalement nos 2 expériences en train (bon, bien sûr avec le transport du vélo c’était un peu plus compliqué que la normale) nous ont convaincu que le vélo était un bon moyen de voyager, même en Inde. Le vélo c’est la liberté. L’idée de dépendre d’horaires (variables), de places libres ou non, de retards… on n’aime pas. Et puis en transport on va d’un lieu touristique à l’autre et on passe à côté de tout le reste.
Nos derniers jours en Inde ont ressemblé à une fuite. Ce pays nous a fatigué et nous avions hâte d’en découvrir un autre. A la fin, un rien m’énervait. Il était temps d’aller voir ailleurs. Mais maintenant nous pouvons dire que l’Inde nous ne l’avons ni aimé ni détesté. Nous l’avons observé, parfois subit, mais nous sommes contents de l’avoir découverte. Elle nous laisse de nombreux souvenirs qui font la richesse de ce voyage.
Notre arrivée au Népal ne marqua pas un grand changement… du moins pas les premiers jours. Le Teraï ressemble beaucoup à l’Inde et nous y avons encore croisé beaucoup d’Indiens. Puis la montagne est apparue! C’est peut-être difficile la montagne à vélo, mais c’est toujours elle qui offre les plus beaux paysages. Et avec elle nous avons retrouvé un peu de calme sur la route. Mais le peu que nous avons roulé au Népal ne nous a pas donné envie d’y rouler davantage. Les Népalais sont des fous du volant et c’est ici que nous avons eu peur sur la route pour la première fois. La route vers Katmandou ne fut pas facile au niveau dénivelé mais nous sommes très fiers de l’avoir faite sans devoir pousser le vélo! Quelle satisfaction toujours d’arriver en haut d’un col! Malheureusement le paysage n’a pas été au rendez-vous, les nuages nous cachant les montagnes. Cette saison n’est pas la meilleure pour admirer les montagnes du Népal.
Au Népal nous avons découvert une population chaleureuse et touchante. Même dans les endroits moins touristiques, nous avons moins eu l’impression d’être des extra-terrestres, par rapport à l’Inde où même sans le vélo, nous étions presque toujours observés. Ici moins d’attroupements, pas ou presque pas de photos prises de nous… c’est agréable. Mais bon nous n’avons que peu rouler au Népal, donc l’expérience n’est pas vraiment comparable avec l’Inde.
L’arrivée à Katmandou s’est faite très tranquillement. Le plus gros inconvénient de cette ville est la pollution. Mais sinon pour ma part je l’apprécie. On nous avait dit qu’ici on trouverait tout et qu’on ne voudrait pas aller plus loin. C’est un peu vrai. Au départ on pensait aller plus loin dans le continent asiatique mais maintenant nous sommes finalement content de nous arrêter là, d’aller ensuite voir d’autres horizons et de petit à petit retrouver notre Europe qui n’a rien à envier au reste du monde au niveau cultures et paysages.
A Katmandou nous étions content d’un peu laisser le vélo et de voyager un peu autrement. Et bien sur nous étions ravis de retrouver nos amis Valentin et Kelly. On est bien à 2 mais voyager avec d’autres personnes de temps en temps, ça fait du bien.
Nous nous sommes donc essayé à la marche. Pour nous le vélo était le meilleur moyen de voyager afin de voir plus en profondeur un pays. Mais finalement le meilleur moyen est la marche. Seuls nos pieds peuvent nous emmener là où même le vélo ne peut pas. Ce trek nous a permis de découvrir la vie difficile des Népalais dans les montagnes et nous a offert des paysages extraordinaires. En plus il n’y avait que très peu de touristes… ce fût donc un bon choix. Mais nous avons aussi découvert que la marche c’est difficile et que nous sommes bien sur notre vélo. Peut-être retenterons-nous l’expérience un jour mais on se dit que la marche en haute montagne ce n’est pas vraiment pour nous. Pour ma part l’altitude m’a fortement diminué physiquement. Moi qui ai d’ordinaire un excellent souffle, j’avais beaucoup de mal à respirer au moindre effort, une fois passé 3200m. Je suis bien contente que nous n’ayons pas choisi un trek qui nous faisait passer trop de temps en altitude. Du coup je ne sais pas si je retenterai un jour l’expérience, bien qu’il paraît qu’une autre fois je pourrais très bien n’avoir aucun problème.
Ce soir, nous nous envolons pour le Maroc. Ça nous démange de pédaler à nouveau et nous avons hâte de découvrir ce pays. J’y suis allée avec ma famille il y a presque 20 ans! Mais j’en ai encore quelques souvenirs. Bien sur ça a dû beaucoup changer. Nous allons changer de rythme de voyage. Fini les hôtels et les restos matin, midi et soir. Retour au camping et à la popote (simple…). Nous attendons également de voir l’accueil musulman que nous apprécions tant. Tout doucement nous allons prendre le chemin du retour. Plus que 4 mois avant de retrouver notre petit vie Bruxelloise. D’ici là nous comptons encore bien en profiter!