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Trek dans la vallée de la Tsum

Cette fois-ci, vous n’aurez droit qu’à un résumé, encore que! Ouf, me direz-vous, car vous auriez plus de 15 jours à lire d’un bloc! Après le trek, à Pokhara, pas d’ordi et puis au retour à Kathmandu on avait un très mauvaise connection, d’où le délai pour cet article.

Pour un descriptif complet du trek, vous pouvez lire la page du site de Christophe (Azimut Nepal, j’aurais dû vous l’envoyer avant le trek pour vous faire de la lecture). Bon, on a un peu changé les étapes et passé un « détour » au sentier très difficile. Faudra aussi enlever un peu de « superlatif » à son texte trop enthousiaste à notre goût (c’est comme les descriptions du Lonely Planet) et ajouter un peu de « superlaxatif » pour moi 😉
Et pourquoi la vallée de la Tsum plutôt que l’Annapurna? Eh bien, l’envie de voir autre chose que 50% des trekkers (les autres 50% étant vers l’Everest et quelques autres bien connus, même les népalais ne connaissent pas forcément la Tsum), l’envie de ne pas croiser des touristes toutes les 10 minutes, l’envie de découvrir quelque chose d’authentique (d’après Christophe). Et puis finalement, le challenge de l’altitude ne nous intéresse pas plus que ça.

P1170796.JPG Avant de partir en trek, on finit donc les préparatifs, derniers achats, un peu de shopping pour Elodie et journée démontage du vélo pour moi!
On terminera le dernier soir dans une pizzeria plutôt chic et « cher » du quartier de Thamel, la Dolce Vita. On est avec Valentin et Kelly, bien sûr, mais aussi Xavier et Tais, des catalans qui logent à la même guesthouse avec qui on a eu de bons contacts.

P1170802.JPG On se retrouve donc à 6h du mat’ au terminal du bus. On rencontre Sandesh et Suresh, nos deux porteurs-guides. Le trajet est long et la fin en piste poussiéreuse et cabossée nous semble interminable.
Fin de journée dans un premier lodge, on est bien cassé par le trajet! En fait, il y a encore pas mal de lodges tant qu’on n’est pas dans la vallée de la Tsum proprement dite. Achat de quelques médocs supplémentaires dont des antibiotiques « Omeprazole » fournis par le pharmacien du village d’Arughat. Ce nom me disait quelque chose (en rapport avec ma gastrite d’il y a quelques années?), mais bon, continent différent rime peut-être avec appellation différente… vous verrez ce qu’il en est plus tard!

DSC_8809.JPG On démarre le trek par de la piste large, future route, en traversant quelques villages. Heureusement, après quelques kilomètres, la piste se rétrécit à la largeur d’un sentier escarpé à flanc de colline où seuls hommes et mules passent! Bye bye moteurs et fumées d’échappements! Première chaussure dans l’eau pour moi lors de la traversée d’un petit cours d’eau (pas encore l’habitude des bâtons de marche), heureusement sèche après le lunch. Ça monte et ça descend bien comme il faut, fini les dénivelés en douceur des routes à vélo, mais à chaque pas c’est de plus en plus beau!

Premiers contacts aussi avec les prix en trek où une partie de la nourriture monte par convoi animal. Le riz est parfois issu directement des champs derrière la maison mais ça n’a pas l’air de changer quelque chose. 250~300NPR le dal bhat, 100~300NPR le lit, 0~20NPR l’eau chaude, 100NPR le snickers (ça c’est pour Kelly), etc. Au début, on a beaucoup négocié sur les lits mais à la fin j’en avais un peu marre et je commençais à trouver ça normal et puis on s’en sortait bien avec le budget quotidien. Un jour, dans un homestay (chez l’habitant, pas un lodge donc), il nous demandait quand même le prix d’un chouette hôtel en ville pour des matelas par terre dans un abris sans fenêtre, bientôt un lodge sûrement… Bon, voilà pour la partie irritante et peu intéressante du récit! 😉

DSC_8816.JPG Tous les jours, on progresse dans un paysage qui évolue lentement et tous les jours, on prend des photos qui se ressemblent mais on a peur de louper LA photo! Les arbres ne sont pas encore tous en fleur mais la vue est relativement bien dégagée (pas de brume). Il sera donc difficile de se retenir de faire des photos après chaque tournant du sentier! Courage pour la galerie photo, y a que 233 photos pour le trek! Et j’ai pas encore celles de Valentin!

DSC_8925.JPG Au deuxième jour, encore bien frais et en forme, on se dirige vers Tatopani (traduit par « eau chaude »). On prend quelques raccourcis d’hiver : pont en bois temporaire et passage dans le lit de la rivière. Les contacts avec les habitants du coin se multiplient : Valentin étonne avec sa guimbarde, Elodie avec son piercing à l’arcade sourcilière et une petite vieille vient toucher les seins des filles! Arrivés à Tatopani, un petit village de 2 ou 3 maison accolées, c’est mission douche et lessive à l’eau de source chaude! Mmmh!

DSC_8868.JPG En trek, c’est comme à vélo, on devient plus proche de Kelly et Valentin et nos discussions et interactions tournent de plus en plus autour des besoins de base (manger et …).
Pendant ce temps-là, à la moindre pause ou en fin de journée épuisante, Sandesh et Suresh (nos porteurs) enchaînent avec des pompes et des tractions! Ils sont vraiment plein d’énergie mais surtout inquiet de l’état de le corps s’ils ne l’entretiennent pas. Vous auriez dû les voir devant une vitre ou un miroir, à se contempler… 🙂 Par contre, après quelques jours sans douche, on dira qu’ils commencent à « sentir le porteur »!

DSC_9012.JPG Pendant le trek, on croisera quand même 9 touristes jusqu’en haut, dont un ami de Christophe qu’on avait rencontré à Kathmandu avant son départ, un journaliste de Trek Magazine qui fait un papier sur la région (voir numéro de juin 2012), une famille d’Israélien, un couple de canadiens et un vieux Français. Ce dernier, la soixantaine bien tapée (voire 70), en est à son 24ème trek au Népal et nous trouve originaux, faisant de la vallée de la Tsum notre premier trek! Ben ouais, on fait pas comme tout le monde! 🙂 Et il n’en revient pas qu’on voyage depuis tout ce temps et ces kilomètres à vélo! Il est sympa mais sa passion doit lui coûter une fortune, son équipe est composée de 5 porteurs, 3 cuistots et 1 guide! Pour lui seul, pour 34 jours!

DSC_9185.JPG Au quatrième jour, on entre péniblement dans la vallée de la Tsum en quittant le circuit du Manaslu (mince, ça avait l’air pas mal ça!). DSC_9162.JPGOn sent rapidement la différence et on est dans un village où il y a… une seule maison! Accueil toujours sympa et les gens du coin arrivent en soirée pour partager l’alcool népalais (dilué à l’eau pour en avoir plus longtemps) : le rakshi.

DSC_9265.JPG Cinquième jour : étape courte mais rude. On passe par des forêts de pins et de rhododendrons (pas encore bien en fleur). Dans les lodges et homestay, les hôtes ne parlent plus anglais, heureusement que nos porteurs bafouillent un brin d’anglais pour faire les interprètes! Parfois, les enfants moines ou nonnes, de passage quelques jours, parlent un bon anglais. Ces derniers mettent en générale 2x moins de temps que nous pour arriver au même endroit!

DSC_9318.JPG Sixième jour : une montée qui n’en finit pas! 3h30 de marche avant le lunch alors que Suresh avait annoncé 2h avant le départ… Mauvaise nouvelle énergétique! À l’arrivée à 3070m, je suis cassé : frigorifié et j’ai mal partout! DSC_9365.JPGUne bonne sieste aura raison de ces maux. La cuisine de notre hôte est incroyable : superbes meubles sculptés, énormes casseroles et poêle avec cheminée (une évolution du traditionnel feu qui enfume les habitations des villages les plus reculés).

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DSC_9439.JPG Septième jour : on finit la journée initialement prévue pour hier en faisant une très courte étape et on en profite pour faire des photos tranquillement et visiter le Milarepa Gumba (monastère). DSC_9474.JPG Les conditions d’accueil diminuent (prix du lit augmente et confort baisse) avec un abri sans fenêtre et du vent et pas de toilette! Avec mes problèmes intestinaux, c’est pas super mais comme je commence le traitement d’Omeprazole, ça devrait aller mieux… mais quelque chose cloche quand même dans ce nom d’antibio!

DSC_9525.JPG Huitième jour : on se dirige vers le sommet de notre ascension pédestre non sans effort! L’altitude ne réussit pas Elodie au niveau du souffle et je traîne quelque chose d’intestinale depuis 2-3 jours. Arrivés à Mu Gumba (monastère de Mu), on déprime un peu car il n’y a pas de moine, pas de cuistot et la réserve de bouffe est fermée à clé! Heureusement Sandesh et Suresh surpassent leur rôle de porteurs et nous dégotent du riz qui, mélangé à quelques épices de noodles et frit dans l’huile qui traîne là, fera un super « fried rice »!

DSC_9573.JPG Neuvième jour : on savait qu’on ne pouvait pas faire la balade à cheval jusqu’à la frontière tibétaine à 5200m alors on tente la balade à pied, moins loin. On laisse Elodie au monastère, elle est trop vite essoufflée pour nous suivre. Cependant, on reviendra bien vite car le chemin à suivre s’est fait recouvrir par endroit par des éboulements et ça en devient dangereux : on glisse et des pierres roulent et rebondissent de bien haut! DSC_9610.JPG Retour au monastère et on enchaîne la journée avec le retour vers le « lodge » d’hier. Je dis lodge malgré que ça soit un homestay mais d’ici peu, dans la région, y aura des lodges pour les futurs touristes en masses!
Malgré le beau poster écolo du monsieur qui nous héberge, le voilà occupé à faire tout le contraire des conseils prodigués en anglais et en nepali (pas d’excuse donc). Il gère le grand feu en bord de rivière où certains viennent déposer des paniers de déchets en tout genre : papiers, vêtements, chaussures, cannettes, piles, tout y passe! Et une fois brûlés, on laisse là et à la prochaine crue, ça fout le camp et on oublie! Fastoche! … Dommage!

DSC_9679.JPG Dixième jour : on s’arrêtera à Tumje à midi car là je vais vraiment pas bien! Diarrhée, nausées, réhydratation orale, Motilium. Sur le chemin, un gars qui passait par là m’a ausculté à sa façon, plutôt musclée. Son verdict est que je ne dois plus porter mon sac à dos aujourd’hui, Sandesh s’en charge et reste derrière moi, très attentif au moindre de mes dérapages en descente sur un très étroit et raide sentier. L’arrivée au monastère est super, les petits moines nous accueillent, posent pour les photos et on s’y sent bien. Cet après-midi, le tonnerre gronde et la pluie tombe, on a bien fait de s’arrêter tôt!

P1170985.JPG Onzième jour : on fait l’impasse sur le « détour » par Lungdang Gumba car on sent bien que les nonnes n’y seront pas et que la balade jusqu’au Base Camp du Ganesh Himal sera impossible! On évite donc une route très difficile d’après Suresh, tant mieux! Par contre, on a droit à de la belle descente bien raide! La descente, c’est ce qu’il y a de plus dur lors d’un trek, on le sait bien mais on s’en rend vraiment compte qu’à chaque fois qu’il faut descendre. Le sentier, souvent en épingles à cheveux, est tantôt en terre, tantôt fait de gros cailloux (ça nous rappelle une fin de balade « horrible » du côté d’Annecy, hein Greg!). En chemin, on croise les nonnes qui remontent à leur monastère, ah ben, on avait donc raison, elles n’y étaient pas! L’une d’elles est plutôt sexy avec son petit t-shirt au décolleté plutôt osé! Elles ont l’air super sympa et on a loupé quelques chouettes rencontres avec ce mauvais planning, pas de chance!

DSC_9766.JPG Douzième jour : le chemin est de plus en plus facile (pas compliqué après les descentes d’hier) mais on s’arrête peu après le lunch car la pluie s’invite à nouveau. On pensait attendre un peu et continuer mais on s’arrêtera à Sirdibas, un petit village de plusieurs maisons. La pluie et la lumière du moment me fournissent quelques unes de mes plus belles photos! Presque des peintures, comme le dit si bien Kelly!

DSC_9771.JPG Treizième jour : rien de spécial, ça marche bien et on arrive à Tatopani pour enfin se laver correctement!

Quatorzième jour : on pousse un peu, ça sent la fin et on s’arrêtera là où on a pris notre premier lunch. On y retrouve Jean-Jacques, sa femme Céline, son fils Shaïan et son frère Michel que l’on connaît de la guesthouse de Kathmandu. Ils commencent leur trek du Manaslu avec leur petit bout de 4-5 ans! Mais ils ont un porteur pour Shaïan, ouf!

DSC_9839.JPG Quinzième jour : très courte étape jusqu’à l’endroit où on prendra le bus pour Gorkha à 11h30. On dit au revoir à nos porteurs mais on les reverra plus tard, ils n’ont pas eu leur bus direct vers Kathmandu, ils passeront donc par Gorkha comme nous. Cette petite ville ne nous inspirant vraiment pas, on décide finalement d’aller à Pokhara dans la même après-midi. Sandesh et Suresh nous aideront à trouver le bon bus qui part tout de suite, ils sont vraiment chouettes!
La journée s’achève par l’arrivée à Pokhara, dans un hôtel que nous avait indiqué une dame allemande que l’on avait rencontrée à Sunauli (première soirée au Népal).

Finalement, pas tant résumé que ça le trek!
Mais malgré les ennuis de santé, de météo (sur la fin) et d’absence de moines/nonnes, on est super content de notre petit trek peu connu! Au retour, sur la fin, on a croisé un peu plus de monde car on était à contre sens du début du circuit du Manaslu, circuit qui, après coup, nous intéresse pas mal! Une autre fois! 😉 Mais une chose est sûre, on savait qu’on était pas de grands marcheurs, voilà qui est confirmé par ce trek, vivement le retour sur le vélo!

Remarque photo : je suis plutôt content de mon filtre polarisant (vrai Hoya acheté à Kathmandu) sauf que souvent, il m’a fait de beaux vignettages probablement car il s’était légèrement dévissé et que j’étais en petite focale et grande ouverture! Aaaaah, si j’avais pris mon « slim » de Bruxelles…

Remarque antibio : l’histoire de l’antibio et de l’Omeprazole n’est pas résolue? Effectivement, le dénouement sera dans le prochain message! Hahaaaa!

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De Mysore à la plage!

Jeudi 15/12/2011

Alors qu’on allait quitter l’hôtel Dasaprakash (amis cyclos, demandez la chambre 58, au rez avec une place pour le vélo à côté et une pompe essence à 20m qui accepte de remplir une bouteille), on rencontre 2 touristes qui nous adressent enfin la parole. Depuis notre arrivée en Inde, on est presque triste de l’attitude des touristes les uns par rapport aux autres. En Iran, quand des touristes se croisent, ils se saluent et échangent quelques mots. Mais ici, c’est l’Inde, c’est plus touristique alors on est dans la masse… Bref, « chose » (italien) et Serge (belge) voyagent ensemble pour l’instant. Incroyable retour aux sources avec un accent bien de chez nous et un bon « tcheu dit » dans la conversation! Serge est flamand, parfait francophone (on dirait un bruxellois nondidjoum) et bosse aux Pays-Bas au dispatching pour l’entrée des bateaux dans l’Escaut, 6ème fois qu’il vient en Inde. Son ami italien, très sympa, m’offre des gants mitaines, j’avais renvoyé les miens sans pensé à la transpi qui m’attendait en Inde (difficile de changer de vitesse quand c’est mouillé).
On quitte la ville et la route n’est pas super. Le paysage n’a rien d’exceptionnel, tant mieux la suite ne pourra être que meilleure! Les bleds défilent avec leur lots de publicités peintes sur les façades des maisons ou murs de propriétés.
P1150629.JPG Ce midi, on mange dans un resto qui a ouvert y a 2 jours! C’était bon mais après coup, j’ai un peu le brûlant. On s’arrête dans la petite ville de Periyapatna où on trouve une chambre à 250INR (moins de 4€), évidemment le confort et la propreté vont de mise mais ça va, juste difficile pour installer la moustiquaire. Beaucoup de monde tourne autour du vélo à notre arrivée, c’est comme des mouches. Mais une fois déchargé et attaché, il intéresse moins, ouf! Petit Maalox à l’arrivée et après le repas du soir pour moi. Restons prudent. Je demande si je peux mettre le vélo dans l’entrée du lodge mais le gérant me dit qu’il va dormir là, par terre. Après que je l’ai bien attaché à la grille du lodge, il propose de dormir dehors et de mettre le vélo à l’intérieur! C’est super gentil, mais on ne mettra personne dehors pour mettre le vélo à l’abri!
Très bon biriyani ce soir, un peu plus épicé que d’habitude mais dans un tout petit « resto-cantine » du village pour 20INR/p! On a été guidé par un jeune. Au retour vers l’hôtel, on s’achète un petit dessert : des pâtisseries qui goûtent comme des baklavas en moins baveux et on en offre au jeune qui nous a accompagné ainsi qu’au gérant de l’hôtel.

On change encore les plans. Suite à un coup de fil de Loïc (toujours à Mumbaï à cause d’une grosse carie) et des conseils de Serge, on va quand même probablement aller à Mumbaï, depuis Mandwa en bateau. Puis on quittera Mumbaï en train vers Indore.

Calcul pour les freins : on devrait avoir assez de plaquettes jusqu’au Portugal! Cool! Et dire que j’ai suivi les conseils d’un revendeur de Pino à Bruxelles en partant avec 2 paires… L’avant c’est 3500~3700km et l’arrière ~5500km.

Vendredi 16/12/2011

DSC_5081.JPG Après une petite vingtaine de kilomètres, on bifurque vers le Golden Temple. On voit de plus en plus de moines tibétains, on est sur la bonne route. Les moines ici sont des réfugiés.
On visite le temple, un avant-goût de la suite et de ce qu’on ne fera pas.

Sur le chemin retour vers la route principale, on s’arrête à un petit resto (Armaan) mais on se rend compte que c’est un attrape-touristes où des cars et minibus s’arrêtent. On commande des nouilles aux légumes et on reçoit une petite portion insipide : des nouilles à peine poivrées avec quelques rondelles de poivron et quelques brins de carotte râpée. On paie l’addition un peu amer et ils nous rendent la monnaie avec notre billet de 500. Justice rendue, on s’en va avec le tout…
La route grimpe bien cette aprèm, c’était prévu. Mais le Lonely estime Madikeri à 1500m… Ils ont dû se tromper de 300m!
On arrive donc à Madikeri et on se trouve un hôtel à 600INR dont une partie payée par le resto de midi 😉 Ce soir, un bon petit thali puis Rocky 5 à la télé et au lit!

Samedi 17/12/2011

P1150649.JPG Après avoir reçu les meilleurs voeux et une proposition de muesli d’un couple d’autrichiens âgés, on prend la route. Il fait plutôt frais, 26°C, un indien nous avait effectivement prévenu qu’à Madikeri, il fait FROID! Une belle descente nous attend! Sauf que, cette descente ne sera qu’appréciable sur 10 ou 15km de ses 25km! Le reste c’est de la route détruite, oui oui, c’est plus des nids de poule ou des fissures, non c’est carrément détruit probablement par le passage incessant des camions et des bus, ainsi que de la mousson. On retrouve rapidement nos 33°C et l’humidité qui va avec (ainsi que l’humidité évaporée La suite de la journée sera un quasi un enfer entre route détruite, route en travaux, route en terre glissante et route poussiéreuse à l’arrivée de nuit à Puttur! Ouais, de nuit car il n’y avait vraiment rien avant cette ville! Qui l’eut cru, en Inde! En plus, on n’a rien trouvé à manger à midi mais ça allait encore car le truc qu’on mange le matin cale bien (genre de galette des rois avec des noix dedans) et on avait de quoi goûter! Ouf!
On arrive à Puttur après 84km en 7h de route et on s’arrête au premier hôtel sans trop d’espoir, il a l’air classe! Cool, c’est pas cher et c’est propre! En plus le resto attenant est très bon et pas cher! La journée termine plutôt bien! On a même Star Movies ce soir pour regarder un film! Même le patron de l’hôtel n’en revenait pas qu’on ait réussi à rouler sur cette route!

Dimanche 18/12/2011

P1150676.JPG Petit déj’ sur la route car on est vraiment qu’au début de Puttur. Le temps d’acheter du « sucre » à la boulangerie, Elodie est déjà entourée de quelques hommes et enfants qui parlent plutôt bien anglais. On retrouve un homme qui, hier, nous proposait de rencontrer son ami cycliste (mais c’était trop loin pour l’heure). Il prend nos coordonnées et téléphone à son ami qui, en fait, est un cyclo en trike électrique (de la marque ICE)! Il nous attend à 12km d’ici. On le rencontre : Govind, sur des jambes plus fines que ses bras, nous propose un thé à 6km d’ici, sur notre route. On s’arrête à un endroit unique où le thé servi est composé de plusieurs couches (la crême, le thé, la mousse), on avait lu ça dans le journal à Mysore, ça se fait nulle part ailleurs! P1150684.JPG Govind nous apprend qu’il a eu un accident de parapente à moteur, il a failli être paralysé et depuis il n’a plus d’équilibre. Avant ça il a fait un long voyage à vélo (droit) en Europe et USA en 1985. Le trike qu’il a depuis 1 an et demi a été LA solution à son problème (plus d’équilibre et l’envie de continuer le vélo). En plus d’être un cyclo-voyageur, c’est un cycliste quotidien! Quel hasard de rencontrer un tel cycliste indien! Il nous paie les thés et les dosas (on avait faim) et comme nous sommes les « guests » alors pas le choix, on ne peut pas payer!
La suite de la route est bien meilleure, on est sur une 2×2 bandes. Mais qui dit route plus large dit moins d’ombre et l’asphalte renvoie son quota de chaleur, on atteint les 36°C de nouveau! On arrive assez facilement et rapidement à Mangalore la surbookée! Surbookée car quasi tous les hôtels du centre sont full (d’indiens) ou alors seulement des chambres « deluxe » (c’est ainsi chaque WE de décembre, apprend-on). On trouve un petit hôtel caché à une douzaine d’euros la nuit. On s’offre nos premiers Pepsi et 7up d’Inde! On a eu assez chaud et on en a envie!
J’ai tenté de laver mon t-shirt blanc après 4 jours… il reste gris!

P1150698.JPG En arrivant dans certaines villes, on remarque bien une chose, la présence d’églises, mosquées et temples en tout genre. C’est impressionnant après l’Iran!

Ce soir, on va dans un resto recommandé par le Lonely et on prend un menu soupe-plat-dessert à 3€ pour 2. Pas d’ambiance particulière juste très propre et très familial, service rapide et bouffe délicieuse. DSC_5148.JPG En revenant vers l’hôtel, on passe au centre commercial comme on en a plus vu depuis… ouf, Dubaï! Bon, ok, beaucoup plus petit mais comparable à un beau de chez nous quoi! Puis quelques courses au Spar, comme chez nous! « L’Inde, ça fait un choc à chaque voyageur! » On attend toujours! 😉

Lundi 19/12/2011

Bien fatigués, on prend la grand route vers Udupi. C’est très fréquenté, surtout par des bus et des camions. C’est bruyant et il fait très chaud (37,2°C le matin, je l’ai vu sur le thermomètre) 😉
On mange un biriyani en bord de route et on repart. Dans l’après-midi, une pause s’impose : pour mes fesses et pour manger et boire. On arrive à Udupi où on se renseigne pour savoir s’il y a d’autres hôtels que le super-resort à 3000INR la nuit à Malpe Beach. On nous dit qu’il y en a plusieurs. En arrive à Malpe (6km plus loin), on a droit aux lodges full (vraiment?) et on ne voit pas vraiment de plage, juste un grand port industriel. Il fallait encore rouler un peu plus loin et là on arrive à notre première vraie plage d’Inde! On roule sur la promenade et on arrive à ce fameux grand hôtel, le P1150736.JPG Paradise Isle Beach Resort. On nous annonce 4500INR/nuit, ça a bien augmenté, on se remet en route mais on nous dit 1500INR. Elodie va voir la chambre, c’est très bien mais pour 2 nuits, on réfléchit car ça va faire beaucoup! En reparlant du prix, on nous dit 1500INR/personne/nuit (en pension complète), oooooooook, bien trop cher! On roule 200m et on passe devant la « Beach Guest House », beaucoup plus modeste mais encore ok. 500INR la nuit, bingo! Allez, on restera 2 nuits ici sans regrets!
Resto sur la plage pour le même prix qu’hier mais en beaucoup moins bon (on peut pas tout avoir) et dans l’obscurité, il fait nuit tôt.

Mardi 20/12/2011

Aujourd’hui, repos!
P1150754.JPG Lessive (Elodie récupère mon t-shirt grâce à la brosse qu’on s’est acheté au Spar), rédaction, farniente sur la plage en fin d’aprèm. Mais avant le farniente, on s’offre un petit cadeau : une clé USB modem! Certains se paient des tablettes ou des MacBook Air à Dubaï ou une moto Enfield à Delhi, nous c’est une clé USB… Ça ira, on exagère pas trop! Fini pour Elodie de devoir attendre à côté de moi au cyber ou pour moi de squatter des wifis dans le rues le soir. Petit confort…
P1150752.JPG On se baigne pour la première fois en Inde! L’eau est super bonne! Elodie dit 28°C, je tablerais plutôt sur 24°C (c’est quand même l’océan), mais on est vraiment bien dedans! Retour à la Guest House et upload des photos avec un bon riz à emporter devant la TV!

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De Lar à Dubaï

Samedi 26/11/2011

On se lève tranquille car les jours précédents, même si on n’a pas fait de grandes distances, n’ont pas été de tout repos (à 7 avec un bon repas et parfois un feu, ça fait aller au lit « tard »). Petit déj tous ensemble dans une des chambres d’hôtel. Après, Laurent (Lauprête) attaque son atelier mécanique (nettoyage) pendant qu’on file sur le net pour voir nos réponses CouchSurfing et WarmShowers pour Sharjeh/Dubaï et poster un petit message rassurant sur le blog en attendant celui-ci. Bonne nouvelle, la nana qui va héberger Marie et Tommie va nous accueillir aussi, on les reverra là-bas donc! Quelques courses avec Loïc pour la journée car aujourd’hui, l’aventure d’équipe change puisque Laurent et Gaëlle se repose ici à Lar et Marie et Tommie font de même en attendant leur bus qui les emmènera demain à Bandar Abbas (ils ont leur ferry le 28, Laurent et Gaëlle c’est le 3). Retour à l’hôtel pour faire les paquetages et les adieux. Dernières tentatives de Gaëlle et Laurent pour nous faire rester un jour de plus et prendre un bus/camion. Ça serait avec plaisir, on s’entend super bien, on les aime beaucoup et ils vont nous manquer, mais on a envie de rouler (malgré la fatigue). On se dit « à bientôt » et peut-être à Goa (d’ailleurs, on va peut-être retourner vers Goa pour le nouvel an avec Tom, Marie, Gaëlle et Laurent, c’est une idée).

P1150169.JPG On démarre tranquillou vers 11h pour attaquer, à trois, notre route vers Bandar-Lengeh. Après quelques petits kilomètres, on arrive face à une belle côte que je terminerai seul à du 4km/h! Dur dur! Heureusement, après ça, une belle descente et on sent que la suite, malgré le relief et le vent de face, est globalement descendant. On passe à travers Harmoud, petit village avec une belle mosquée avec vue imprenable sur les montagnes! C’est quasi bouddhiste comme endroit! On s’achète de l’eau pour pas tomber à court demain car plus de ville ni village sur la carte avant Bastak (à 50km?). P1150190.JPG Vers 16h30, après 60 km, on trouve un chouette endroit pour camper, pas trop loin de la route et à 19h, Elodie et Loïc dorment déjà pendant que j’écris ces quelques lignes!
Loïc dort dans notre entrée, c’est cool, il a donc un abri pour la suite jusqu’à Dubaï, il change de famille d’accueil après avoir partagé une « annexe » de la tente de Laurent et Gaëlle. On va faire une expérience CouchSurfing comme quoi on a hébergé un cyclo dans notre tente pendant notre voyage, idem pour Gaëlle et Laurent!

Dimanche 27/11/2011

Loic-DSC04183.JPG Réveil à 6h30 après quasi 12h de sommeil! Le soleil tarde à venir car on est au pied d’une petite montagne flanc Ouest. Petit déj aux Fitness et Chocapic!
La route et le paysage sont vraiment bien et Loïc nous conforte dans l’idée qu’on a pris le train et le bus en nous disant que c’est ici le meilleur de ce qu’il a pédalé en Iran (dommage pour Michèle et Benoît qui n’ont plus voulu roulé à cause des routes du centre). Aujourd’hui, il fera environ 22°C à l’ombre, c’est très agréable, en plus y a du soleil! Après 35km, une crotte de boue se détache du garde-boue et le bruit proposé me met la puce à l’oreille! La roue est voilée, oui, on a un rayon pété (depuis quand?)! Il me semble bien avoir lu un commentaire sur le site depuis le cybercafé de Lar où vous vous plaigniez de ne plus avoir d’histoires techniques. En voilà une! Non, deux! Puisqu’une fois la roue réparée, remontée et les paquetages replacés sur vélo : une crevaison, une! P1150210.JPG La totale quoi! Bref, redémontage de la roue arrière : en fait, c’est le rayon cassé qui a dû s’enfoncé dans la chambre à air, la marque est claire et nette (à l’intérieur, en face du rayon pété). Probablement lors du bosse ou des ces horribles casses-vitesse (3 rangs de petits carrés en relief). Faudra que je change de fonds de jante, je n’aime vraiment plus ceux-ci (Velox) qui sont en tissu autocollant.
C’est reparti pour de la belle route (dont une côte assez difficile, seul) et malgré les soucis technique on arrive à Bastak vers 13h après 60 km pour un petit lunch sandwiches-poulet.
DSC_4537.JPG On continue la route et on s’arrêtera vers 16h dans un abri de « champs » (oui, les guillemets car ici tout est sec, alors est-ce un champs?). On s’installe tranquillement, pas de tente ce soir, c’est ça de gagné pour demain matin! On cuisine nettement moins bien qu’avec nos 4 amis Helvético-Néerlandais mais c’est bon quand même. Loïc feuillette le Lonely Planet de l’Inde du Sud et imagine ses plans changer vers le Sud plutôt que le Népal, Elodie écrit son journal et les cartes postales pendant que je fais quelques photos de nuit et que je rédige ceci.
19h15, Loïc respire déjà plus fort, Elodie fait son dernier pipi et je vais écrire les dernières cartes postales.
Le timing vers Bandar-Lengeh semble bon car on avance bien!

Lundi 28/11/2011

DSC_4599.JPG Pas grand chose à raconter pour aujourd’hui (ouf). Beaucoup de photos, car de beaux panoramas montagneux, du beau temps, de belles côtes (tellement belle que Loïc a pris la remorque pour l’une d’elles), de belles descentes, DSC_4624.JPG de la distance (tellement qu’on a failli avoir un problème d’eau pour le soir), une oasis, pas de timbres pour les cartes postales (pas pour l’étranger, on doit voir ça à Lengeh),… On a retrouvé nos 32°C de l’été européen!
Le soir au campement, c’est sympa d’être torse nu dans le noir à 17h45 devant les pâtes qui cuisent…
Bandar-Lengeh s’est bien rapproché, petite étape pour demain.

Rem : comme Christophe nous l’indiquait, l’intérêt des gens pour notre aventure diminue après Lar (sauf les éternels jeunes en moto, parfois même très jeunes, genre 7ans sur une 125cc) et les « Salam » sont plus difficile à obtenir.

Mardi 29/11/2011

P1150354.JPG Ça roule avant 8h! La route est un peu monotone, c’est plat et quasi désertique. Loïc nous dit que la route qu’on a faite en bus avant Shiraz, c’est à peu près ça avec beaucoup plus de trafic de camions! Bon ben, on a fait le meilleur à vélo (même s’il y a aussi le Sud-Est qui était tentant).
On sent bien que c’est le 10ème jour de vélo sans interruption, c’est dur! Mais on sait que ça ne sera pas long donc ça avance bien! On dit au revoir aux montagnes iraniennes et on arrive vers midi à Bandar Lengeh. Achats des timbres pour les cartes postales (ouf elles seront postées depuis leur pays d’origine celles-ci, pas comme celle de Christophe).
DSC_4631.JPG Le soir, on rencontre le capitaine du ferry de demain dans la rue et il nous conduit jusqu’à un bon resto! Effectivement, très très bon poulet moutardé avec du riz, mais l’addition sera plutôt salée (env. 13€ à trois) et quasi tout ce qui nous reste y passe. On pourra encore s’acheter des pommes pour demain sur le bateau.
Au retour à l’hôtel, on pense avoir « perdu » 200$. On ne sait plus si c’était ceux qui étaient dans ma trousse de toilette mais on se demande si ce n’est pas arrivé chez notre CouchSurfeur d’Esfahan où le disque dur externe de Marie et Tommie ainsi que l’Ipod de Max ont disparu. Nos pensées se dirige vers les polonais de passage pour une nuit et pas très causant, mais aucune preuve…

Mercredi 30/11/2011

Après le petit déj dans la chambre, on fait les paquetages et on charge les vélos. A ce moment, le gars de l’hôtel part avec nos passeports pour faire des photocopies. Quand il revient tranquillement à 7h50, alors qu’on doit être à 8h à l’embarquement, je lui arrache les passeports de la main, je lui tape la clé de la chambre à la place et je lui dis en farsi « hier photocopie, hier photocopie, crétin » en lui montrant ma montre. J’étais furieux! Après ça on espérait juste que le ferry ne soit pas annulé pour ne pas devoir revenir à l’hôtel 😉
Arrivés au ferry (heureusement c’était pas loin du tout), on passe d’abord avant tout le monde avec les vélos (bon, on était aussi les premiers) puis on embarque en dernier. Notre rencontre avec le capitaine hier fait que nos vélos se retrouvent dans les travées des sièges en cabine de la seconde classe et nous avons des places en première! Ça fait mieux passer la pilule de la commission prise par la multiple agence de voyage à Shiraz (faut aller direct à la compagnie de ferry). Malgré mes bracelets d’acupression et la tablette anti-mal de mer offerte par le personnel du ferry, je devrai courir aux toilettes pour repeindre la cuvette (turque, enfin, iranienne).
Aux douanes, pour avoir le visa des Emirats, on passe après les Emiriens et avant les iraniens. Ça nous gêne un peu mais faut avouer qu’on en est content que ça s’accélère car on va pouvoir rouler avant la nuit. On a lu pas mal de choses sur les Emirats et ce qu’ils représentent (vous imaginez bien ce que j’en pense), mais finalement, le trajet vers chez Carol n’est pas si horrible (merci Tehran). On remarque bien que le litrage des moteurs des voitures est bien supérieur à ce qu’on a l’habitude de voir chez nous et que les vélos sont réservés aux pauvres (oui, y en a), aux travailleurs, ceux qui ont les mains pleines de cambouis à réparer les grosses bagnoles des autres…

P1150389.JPG Carol est américaine et vit ici. Elle est super sympa, elle est prof ici! On découvre son appartement au 25ème étage! Ça doit être la première fois pour nous. Après quelques minutes, arrivent Marie et Tommie! Coooooool, on les retrouve une fois de plus!
Triste nouvelle, l’eau du robinet n’est pas bonne à boire : il parait qu’on perd ses cheveux si on en boit (donc ça doit faire d’autres choses au corps humain). Le plus choquant est que c’est de l’eau de mer désalinisée, ça fait mal au coeur à chaque fois que j’ouvre le robinet ou que je tire la chasse. C’est à ces moments que je repense que tout est artificiel ici!
Allez, au lit après un bon repas préparé par Tommie! Mmm!

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De Shiraz à Lar

Samedi 19/11/2011

DSC_4226.JPG On retrouve Tom & Marie à l’agence de voyage pour acheter nos tickets de ferry de Bandar Lengeh à Sharjeh. Petit coup d’internet et direction la gare routière pour aller jusqu’à Persepolis en minibus. Petit lunch en bord de route puis visite du site. Comme pour les films, quand on vous dit que c’est génial, vous trouvez ça bof et quand on vous dit que c’est mauvais vous trouvez ça encore pas mal : eh bien, on a été tous les quatre enchantés d’aller voir ça!
DSC_4393.JPG Le soir, resto entre cyclos : Geoff & Lodi (be/fr), Marie & Tom (nl), Laurent & Gaëlle (fr/ch), Michèle & Benoît (ca), Loïc (fr), Ian & AnneMarie (au). Après quoi, petit tour sur le net pour envoyer quelques requêtes CS (CouchSurfing).
Retour à la « maison » et paquetages et explications GPS à Pejman (informaticien mais peu débrouillard) jusqu’à minuit.

Dimanche 20/11/2011

Ogalau-CSC_2761.JPG On quitte notre CS qui dort encore et on part avec un gros sacs d’oranges offertes par la maman. On retrouve tout le monde au départ de la probable première masse critique iranienne à Shiraz et les Australiens nous rejoignent avant que Michèle et Benoît nous laissent partir (ils restent ici en attendant leur vol pour Oman).
On roule ensemble, les rythmes sont quasi identiques mais on sent que ça fait 3 semaines qu’on n’a plus roulé (j’ai l’impression que les autres s’adaptent un peu à nous quand même). La route est bof mais le fait d’être à 7 fait passer la journée très agréablement : on discute en roulant, on change d’interlocuteur,…
DSC_4396.JPG Petit resto-route « chicken-kebab with rice » puis on redémarre avec le vent de face.
On s’arrête après 68 km et avant un col (qu’on garde pour demain matin). La journée s’achève avec un repas partagé et une soirée ukulele de Tommie avec 2 petites interventions de ma guimbarde (« Mouth-harp solo » pendant Stir It Up). Puis on se raconte des histoires de cyclistes ou même de la vie autour du feu. Voilà quelque chose TomMarie-P1090907.JPG qu’on ne fera jamais à deux, un feu. C’est sympa quand on est plusieurs mais à deux, il fait vite froid et les fringues (qu’on ne peut pas laver tous les jours) sentent la fumée.
C’est une chouette bande que voilà, 7 cyclos, différents styles, rythmes similaires*, bon humour. Comme Marie et Tommie sont hollandais, ils perfectionnent leur français quand on est un peu faignant.

*Loïc est en vacances avec nous, avec Bertrand il avait plus l’habitude de faire 120~150 km/jour. C’est un peu pour ça qu’ils se sont séparés, il semblerait que Bertrand soit plus porté sur l’exploit sportif que sur la rencontre des cultures, des gens et du temps, il fait un contre-la-montre dirait-on. D’ailleurs, il parait que Bertrand est déjà en Inde.

Lundi 21/11/2011

Loic-DSC03990.JPG Réveil et petit déj en famille ou presque. On commence par le col, oui, ça fait longtemps qu’on n’a plus roulé, je confirme. Certains passages se font avec Elodie à pied. La route est meilleure car plus petite et moins fréquentée. En descente on est prem’s, mais en montée ou à plat avec le vent de face on fait pas les malins. Petit resto-route à nouveau pour 50000IR/personne.
Comme on a mangé tard, on trouve rapidement un endroit pas trop loin de la route pour camper. Le soleil se cachant derrière les montagnes, on perd quelques précieuses minutes, mais ça va, on avance bien. Soirée dérangée pour moi donc yoghurt, pain et au lit tôt car cette journée m’a bien fatigué! Quelques éclairs au loin mais pas de pluie.

Mardi 22/11/2011

P1140974.JPG Un peu de relief ce matin, mais ça va encore. La police s’arrête et on « craint » un long contrôle de passeports mais ils s’arrêtent pour s’assurer que tout va bien et nous conseillent d’être prudents.
La météo est excellente pour rouler, couvert et pas trop chaud et Tommie de lancer un « It’s a good weather for bicycle today! ». Tellement couvert qu’on entend du tonnerre et on voit des éclairs. Finalement, la pluie arrivera et on trouvera un abri sous un pont en contre-bas de la route. On décide d’y manger des pâtes. Avec nos nouveaux amis, des pâtes se mange avec une sauce quasi maison, ça change de nos habitudes basiques. Alors que c’est quasi prêt, des locaux ont l’air de s’affoler prêt de nos vélos mais on arrive à les calmer en disant qu’on s’en va juste après manger. Ils veulent nous faire comprendre que les pierres pourraient s’effondrer mais n’exagérons pas, ça ira très bien. La police s’en mêle et reste près de nous au cas où.
Loic-DSC04057.JPG On finit la vaisselle et en remontant à nos vélos, on s’aperçoit que c’est quasi inondé là-haut! Les vélos sont dans quasi 20cm de boue. On a encore eu de la chance que ça ne soit pas descendu là où on mangeait. On redémarre sous la pluie battante et ça sera pareil toute l’aprèm avec quelques accalmies. Évidemment y a du relief sinon c’est pas drôle : mouillé dehors et dedans (transpi). C’est dur physiquement (je suis parfois seul sur le vélo) mais mentalement aussi.  Loic-DSC04062.JPGHeureusement, on est en groupe, ça aide! Dernière côte, on file vers Qir où il se pourrait qu’il y ait un hôtel… ou pas (selon différentes sources locales). On arrive et un dame nous guide jusqu’à un bâtiment du gouvernement. On discute avec le militaire de garde (un jeune qui fait son service) et il semblerait qu’on puisse profiter d’un local « militaire » des Bassijis (on hésite car les Bassijis sont réputés pour être les fouteurs de m…., des balances, etc le tout sous le couvert du gouvernement). En discutant avec le jeune, on apprend qu’en été il fait plus de 50°C ici. Il nous dit aussi de parler dans notre langue quand on parle entre nous pour éviter qu’un chef nous comprenne. Arrivés sur place, on est un peu comme dans une caserne et on est aux petits soins. On a un petit appart’ pour nous 7 avec une douche chaude! Ça fait du bien car en plus d’être bien saucés, la plupart d’entre nous pataugent dans leurs chaussures. Des gars viennent nous faire nos lits, préparer le thé et un autre nous aide pour la préparation du repas. P1140977.JPGCe dernier nous aide tellement qu’il finira seul la préparation. Je tente de l’aider et je l’observe, on ne se comprend pas bien, on éclate de rire et il m’embrasse (sur la joue) comme un père. En plus d’être délicieux, c’est convivial! On retrouve la crème de sésame mélangée à du sirop de dates, comme en Turquie! Mmm! Un des gars vient même faire la vaisselle car on n’a pas pu la faire (notre cuistot ne voulait pas). Finalement, ces Bassijis, ils sont adorables… avec nous, les rares touristes de Qir. Mais restons prudents…

Mercredi 23/11/2011

P1150070.JPG Aujourd’hui, très belle météo!
On quitte l’enceinte gouvernementale après interview d’un journal local et en avant pour de la belle route et de beaux paysages!
On sent que l’équipe se soude car on ne pense plus à faire chacun ses courses mais la question est plutôt « Qu’est-ce qu’on se fait ce soir? »
Camping sauvage bof pour la nuit car l’emplacement est difficile à trouver : on n’est plus qu’à 600m, il a bien plu, il fait plus humide et on est proche d’un village (repérés par des jeunes qu’on évite). On se mange des pâtes et on se raconte nos histoires de rencontres de couple (même Loïc raconte sa rencontre avec Bertrand)
Quelques minutes après l’extinction des feux, trois gars viennent avec 3 fusils de chasse. Loïc bondit et les accueille, j’éclaire avec ma frontale depuis la tente en caleçon et Tommie sort aussi. Ils sont jeunes (et sûrement un peu bête) et n’ont pas l’air de chasseurs et encore moins de méchants (ils sont même jeunes et pas à l’aise). Tommie sortira aussi, ils comprennent qu’on veut dormir et qu’on n’a pas envie de parler avec eux. Ils s’en iront rapidement.

Jeudi 24/11/2011

TomMarie-P1100078.JPG Ce matin, les tentes sont bien mouillées, du coup démarrage tardif avec le petit déj et le séchage des tentes et sacs de couchage. Crevaison à la sortie des champs d’épineux (one more time, j’ai pas de pneu « Plus » à l’arrière mais je vais peut-être en mettre un pour l’Inde).
Ça roule bien aujourd’hui, le rythme semble revenu!
Petit resto avant Khonj, un peu l’arnaque (40000IR/pers pour quelques morceaux de poulet dans un pain-crêpe avec boisson) et on annonce aux autres qu’on continue l’aventure avec eux jusqu’à Lar. Loïc et nous, on comptait bifurquer vers Lamerd mais on préfère rester en groupe.
P1150102.JPG Petites courses où Tommie joue le rôle de l’épicier (le gars ne comprenant pas ce qu’on veut derrière sont comptoir) et en avant pour faire quelques bornes pour trouver un campement.
Plusieurs fois dans la journée, on a été suivi par un gars qui proposait un lunch chez lui mais trop loin, on le retrouve à Mahlacheh et on nous demande de nous arrêter pour une photo pour le journal (excuse bidon?). Après la photo avec un appareil compact pas pro du tout, on s’en va mais un pick-up de la police nous escorte. Ça ne nous plaît pas et comme on est 7 on se permet un peu de réclamer, mais toujours avec le sourire et la bonne humeur. Ils veulent qu’on avance jusque Evaz à 40km d’ici et le soleil se couche dans quelques petites minutes. On insiste pour rester là et j’irai même faire c*c* pendant qu’ils attendent que quelqu’un vienne nous faire la traduction car on ne se comprend pas bien (ils ne veulent pas comprendre). La bonne personne arrive et il nous dit que les policiers suivent les ordres et sont sensés nous protéger et que d’après eux, ici c’est dangereux (loups, animaux, mauvaises personnes). Ils veulent qu’on aille au village mais on aime pas ça car beaucoup de gens viendraient nous voir. P1150115.JPG Il y a une petite maison/abri pas trop loin au milieu des champs de dates, c’est la solution : terrain privé, la police ne peut plus rien dire! Le monsieur n’arrive pas à trouver la clé et commence à défoncer le cadenas de la porte, Loïc achèvera le travail sous les applaudissements. Finalement, Loïc, Laurent et Gaëlle vont à l’intérieur mais vu la poussière, Tommie, Marie et nous installerons la tente devant l’abri. Repas de fête : riz, soja, légumes et pancakes en dessert! Loïc fête ses 8000km avec du Champomi pêche! Ensemble on totalise un peu plus de 23500km aujourd’hui!
Aujourd’hui finalement, c’était dur pour moi, j’étais toute la journée à plus de 90% de mes capacités.

Vendredi 25/11/2011

P1150136.JPG La route de montagne est belle, c’est vraiment une chouette région par ici! Evaz était finalement à 30km de là où on a campé, mais à 3h de là car ça grimpait! On aurait jamais pu y arriver hier soir avec la police.
Ce midi, on mange à une aire de station essence/resto où on fait nos pâtes dans le mini parc.
La route est plus roulante qu’hier, pour mes jambes en tout cas : le rythme est revenu! Sur la route, on reçoit… 7 oranges, une famille entassée dans une voiture nous a compté et nous a tendu un sac. Ça tombe bien, on allait bientôt faire une pause pipi-goûter.
P1150164.JPG L’arrivée à Lar est plutôt effrayante : motos, jeunes, bruit. Cependant, ils nous aident à trouver un hôtel. Cela semble compliqué car d’abord au premier hôtel il y a un soi-disant flic qui veut tout savoir sur nos passeports/visas, ça ne nous inspire pas, on va voir ailleurs escortés par toute une bande de jeunes en moto mais c’est trop cher. On revient au premier, le flic n’est plus là. Devant l’hôtel, on crée un attroupement et arrivent des bassijis (ce qu’on pense en être en tout cas) et tout le monde déguerpi sauf un jeune sympa qui se fait attraper relativement violemment par la main, discussion sérieuse et coup de téléphone. Le jeune s’en ira sans nous dire au revoir, probablement la peur au ventre. La foule est dispersée, le travail est fini pour les hommes du gouvernement en civil… Mouais, ça nous plaît moyen, on s’était presque habitué à ces jeunes « motards », mais le calme nous plaît pas mal non plus! Vient ensuite le checkin à l’hôtel. Ils semblent craindre de faire les choses mal et demande à remplir des formulaires complets. Tommie s’y colle et heureusement, un local parlant bien anglais nous aide. 2h plus tard, tout est réglé.
Ce soir, dernier repas entre cyclo-potes. On trouve des sandwiches falafel pas mauvais et on mange dans la rue. Pendant le « repas », des locaux viennent encore nous parler « How are you? Where are you from?… » Aujourd’hui on doit avoir battu les records de ces questions!

Rem : on est content d’être 7 à pouvoir répondre, ça permet des rester frais dans les réponses sans devenir agressif, on partage le boulot quoi!
Rem 2 : entre jeunes cyclos, on en arrive très très très rapidement aux discussions essentielles sur les thèmes les plus importants : dormir, boire, manger et leurs conséquences! On rigole bien, c’est une chouette petite bande!

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Tehran, toujours!

Mardi 01/11/2011

Elodie a été malade cette nuit, on va pas exagérer et donc on reste chez Bijan encore une nuit. Donc journée repos (de nausées & Co, pas de vélo). C’est con car il fait beau aujourd’hui!
Via le site CouchSurfing, on a remarqué qu’un couple de tandemistes (en Pino!) est à Tehran!! C’est Nath & Gonzague qui font leur tour des religions (voir lien en bas de page). On les contacte et on arrange une rencontre vers le centre ville! J’y vais seul car Elodie préfère rester au lit. Même si elle a vraiment envie de venir il faut que la distance Elodie-toilettes reste la plus courte possible!
C’est assez marrant et improbable mais me voilà face à deux bruxellois en Pino à Tehran! Bref, on parle beaucoup de nos aventures et un peu de nos vies bruxelloises. On en arrive à rêver de se faire un Colruyt à vélo! Bon, j’exagère mais on en a quand même parlé! On se dit au revoir après 2h de discussion sans interruption, et je glisse une petite pub pour les Masses Critiques bruxelloises qu’ils ne connaissaient pas! Amis vélorutionnaires, d’ici quelques mois, un nouveau Pino risque de vous rendre une visite. Allez, hop, ils repartent vers la fête d’anniversaire de leur CouchSurfeuse pour ensuite continuer leurs aventures vers Jersusalem et moi je rentre « à la maison » pour faire la connaissance de deux WarmShowers hollandais de passage chez Bijan aussi!
Gonnie et Teun sont un couple de cyclistes de l’âge de nos parents (ou presque), ils ont 4 semaines pour pédaler en Iran! C’est cool! On passe une bonne mais courte soirée, ils sont crevés de leur voyage. Quelques conseils de leur voyage à vélo au Maroc! Avec toutes ces rencontres, Elodie améliore son anglais de jour en jour. Moi je récupère doucement le mien après avoir parlé « small neger »* en Turquie.

*petit nègre, en anglais 😉
(sans connotation péjorative ou raciste, svp!)

Mercredi 02/11/2011

Dans la nuit, je la joue solidaire avec Elodie et cours 2-3 fois aux toilettes. Ça gargouille là-dedans! Heureusement, j’ai pas eu les nausées qu’Elodie avait hier, c’est déjà ça!
Alors, aujourd’hui, vous allez vous marrer mais devinez ce qu’on fait…? Repos! Ouaiiiiiiis, DVD, internet, la routine quoi! Je passe tout de même à la pharma chercher des trucs pour la foire, histoire de garder nos Immodium Instant pour les cas plus extrêmes. Mais pendant ce temps-là, notre visa iranien s’écoule! Bon, c’est sûr, on le prolongera et apparemment c’est facile à faire. On est mercredi et on se demande si ça vaudrait pas le coup d’attendre le visa indien ici! Bien, bien, vous verrez ce qu’on décidera.
Donc, on est toujours à Tehran! Plus d’une semaine dans la capitale iranienne sans la visiter, qui dit mieux?!

Jeudi 03/11/2011

Tehran, on aime, on reste! Aujourd’hui en tout cas!
DSC_3367.JPG Avec ces timides rayons de soleil, on décide de suivre Teun et Gonnie ce matin et on va à la montagne! Le temps d’y arriver, il est déjà midi. On prend une télécabine direction les 3000 m et la neige! La station à 4000 m est fermée pour nous car il est trop tard, les snowboardeurs du matin arrivent à notre hauteur et redescendent chez eux. Tranquille d’aller surfer à 1h du centre-ville! Le ciel est un peu bouché mais on est content d’être là. Une famille en plein pic-nic nous offre des sandwiches, ça tombe bien, on avait rien et on avait un peu faim! Après le petite balade, on reçoit aussi un très bon thé aromatisé (quelque chose comme de la menthe) de la part de marcheurs « sérieux ». Comme on est en semaine, tous les gars ici sont super équipés, de vrais montagnards qui passeront la nuit au refuge à 3000 m! Juste avant de redescendre, ça se dégage P1140598-1.JPG UN PEU et on peut se faire une idée de la grimpette qui reste pour atteindre les 4000 m! Impressionnant!
Retour en ville et on cherche à s’acheter une carte SIM pour réduire les coûts des appels locaux (quand on contacte des CouchSurfers ou des WarmShowers). Ça semble compliqué, on va attendre d’avoir quelques explications claires de Bijan. De retour à la maison, Meysam, un ami cycliste de Bijan nous rejoint pour le repas! On parlera beaucoup du trajet à venir et nos plans vont peut-être changer (passer par Yazd?).
On a bien rit ce soir tous ensemble à propos d’histoire de femmes, de cyclistes, de GPS, etc!

Elodie ayant des craintes sur la communication entre l’ambassade indienne de Tehran et le consulat de Bandar-Abbas, on va sûrement attendre jusque dimanche ici pour avoir la confirmation!
Du coup, on va probablement accepter des invitations de CouchSurfers à visiter les alentours! C’est marrant que des gens te contactent spontanément et te proposent des activités!