Vendredi 09/12/2011
Petit déj’ dans un endroit local, pas d’anglais au menu et accent à couper au couteau. On accepte « quelque chose » masala. Ouf, c’est un Dosa Masala (on n’a pas encore le vocabulaire), une grande crêpe avec de la purée. Pas trop épicé mais toujours loin du petit déj’ sucré. Après quoi on fait la vidange du Rohloff (moyeu arrière), le changement de plaquettes de freins avant (presque 3800km) et le placement d’un porte-bidon sur le cadre (un de ceux qui étaient à ma selle).
On démarre tard, il est déjà 11h40. La route reste bonne mais le relief est fatiguant, en plus on a foiré, hier soir on est tombé sur un reportage à la con sur une chaîne US qui durait longtemps. Bref, on s’arrête pour manger assez rapidement (19km) et le vélo seul crée des attroupements. On est à l’intérieur mais on a un oeil sur le vélo et personne ne semble le toucher. Le Sud, une fois de plus?
On reprend la route en toboggans et on sent bien que la moyenne sera plus basse qu’hier. Soit, on n’est pas là pour battre des records et on pense déjà qu’on va tenter le camion-stop pour grimper la côte qui nous attend après-demain. On voit un peu moins de belles propriétés mais autant de belles maisons, y a de l’argent dans la région! Depuis notre départ de Kochi, on roule nos premières centaines de mètres à travers des petites forêts sans habitation. On passe innocemment une petite ville avec plusieurs hôtels et on décide de continuer un peu. A la suivante, il y a UN grand hôtel probablement très cher et deux autres petits. On demande aux petits hôtels et la réponse est étrange : il n’y a pas de quoi loger ici. C’est même pas que c’est full, non, y a rien. On n’y croit pas trop mais malgré notre insistance et leur panneau « hotel », la réponse reste la même. On va au grand hôtel un peu à contre coeur. La prochaine fois, on pensera plus tôt dans la journée à chercher un lieu pour dormir car maintenant le soleil va se coucher. C’est le double d’hier, c’est hors budget mais on n’a pas le choix et c’est trop tard pour chercher un emplacement de camping qui serait providentiel (si y a pas de maison, c’est la jungle bien chargée ou des rizières). Le type peut nous faire 20%, ça nous arrange bien. Comme hier, y a un porteur mais on monte les 3/4 des affaires, comme y a qu’un étage ça ira plus vite que de suivre les instructions du patron et attendre que le garçon ait tout monté. La chambre à env. 15€ vaut une chambre à 100€ en Europe (chambre classe mais pas trop avec du service en plus). On décide de manger ici plutôt que de retourner au centre du (gros) village pour gagner un peu de temps et surtout d’énergie. C’est notre erreur, on s’en sortira avec 415INR! Quasi rien vous me direz, mais quand on s’habitue (vite) à manger pour 150INR, ça fait un choc et ça ne correspond pas à l’idée de nos 3 mois en Inde. Allez, ça ira pour une fois!
Samedi 10/12/2011
On quitte le luxe pour affronter la route qui sera une succession d’asphalte impeccable, de revêtement à nids de poule et de piste. Bref, pas que du bonheur et quelques kilomètres de slalom entre les trous! On a vu mieux comme route!
La routine s’installe : quelques litres d’eau absorbés et transpirés, au moins 4500 photos de nous prises par des indiens (ça nous pèse un peu quand ils insistent), un riz légumes à midi et un hôtel le soir. Cette fois-ci, à la deuxième tentative, on est accepté dans un lodge (on voit pas bien la différence avec un hôtel). Ce soir : fastfood, enfin, ça ressemble à un fastfood, on y sert de la nourriture de fastfood mais le service est plutôt très slow… Burger de poulet avec frites servies 10 minutes plutôt.
Après Rambo 2 hier, ce soir c’est Indiana Jones! Vive la chaîne Star Movies…
En fait, comme nous l’a dit le manager de l’hôtel ce matin, beaucoup d’endroit affiche le mot « hotel » devant leur RESTAURANT car ils ne connaissent pas la signification du mot « hotel ».
Dimanche 11/12/2011
Routine + …
– Des jeunes nous disent qu’ils nous ont vu dans le journal
– Lors de la traversée d’une ville, un gars est tellement heureux de nous voir qu’il vient nous toucher le bras alors qu’on roule en plein trafic. On le repousse un peu puis il vient devant le vélo, on le frôle, on le bouscule, il insiste, Elodie le pousse fort et il se prendra une moto dans le c** (pas fort).
– Une enfant (7 ans max) sur une moto familiale nous lance un quasi touchant « We wish you all the best! »
– La route de l’aprèm est nettement moins drôle, on passe de 50 à 800m. Mais le total de la journée s’élève à plus de 1200m d’ascension!
– On entre dans le Tamil Nadu, un grand état du Sud (on quitte donc le Kerala).
– On parcourt nos premiers km dans la montagne indienne, super chouette, ça change : pas une seule habitation en 20km! On y voit nos premiers petits singes en bord de route et dans les arbres! Il fait un peu meilleur 30°C merci l’ombre des arbres et des bambous géants (min 10m). C’est vraiment dur dur la route, on souffre bien et on transpire un max! Quand je disais que ça allait de rouler par 35°C, c’était vrai car c’était plat et roulant, donc avec de l’air, mais là…! Lors de l’ascension, on reçoit une orange et un ananas tout en roulant, sympa, premiers signes d’accueil (hors sourires et bonjours). Lors d’une pause à mi-hauteur, on s’assied à côté de deux jeunes et ils nous offrent 2 bonnes oranges bien sucrées et 2 bananes toutes vertes mais mûres. Ça tombe à pic, on n’a pas grand chose avec nous!
– Encore à quelques petits kilomètres de la première ville, on arrive au Ciel (« The Heaven »), un lodge qui se présente à point, juste juste avant le coucher du soleil! On a un petit bungalow pour 700INR, super ristourne sinon c’était 1500 (mais ça les vaut pas).
Lundi 12/12/2011
On quitte The Heaven après avoir mangé quelques petits biscuits et dégusté notre ananas bien goûtu! Comme ça ne suffit pas pour pédaler, on s’arrête un peu plus loin pour avaler un gros cake brun chacun avec un bon petit thé comme on aime! La route devait être moins dure qu’hier mais l’enchaînement des petites côtes après les descentes se fait sentir dans les mollets. Quelques petits temples en bord de route. On est toujours dans les montagnes et le soleil frappe dur, crème sur mes épaules découvertes, marcel oblige! On arrive devant un portique où il est écrit « Mudumalai Tiger Reserve » (parc national) et c’est notre route… Ouais, euh, on peut y aller en vélo? Apparemment, personne ne nous met en garde, ça devrait aller. A l’entrée de la réserve, pesée et mesure d’éléphants apprivoisés. Sur la route, deux sentiments, envie de voir un tigre (sans grand espoir) et crainte de voir un tigre. Mais vu le trafic et le bruit des camions qui passent ici, ça m’étonnerait qu’on voit beaucoup d’animaux près de la route. J’ai parlé trop vite puisque, un peu plus tard, on voit des singes, des cervidés et encore des éléphants, et tout ça à max 20m de la route! Sympa, ça rend la route moins difficile et surtout beaucoup plus intéressante! On scrute à gauche, à droite, loin devant, un bruit par là, une vibration par ici! On aime! Pour midi, on s’arrête dans un resto au milieu de la réserve, à un croisement de 2 routes. Il y a un lodge avec le resto et on y voit même nos premiers touristes depuis Kochi (probablement ici pour faire des « safaris » organisés).
On reprend la route sans trop traîner car on a encore 30 bornes à faire et il est déjà 14h passés. Un panneau indique de ne pas sortir du véhicule… on fait comment nous?! Sur la route, des singes montent sur les voitures qui passent lentement. Ils ont sûrement été habitués à recevoir de la nourriture malgré les panneaux d’interdiction. On change d’état (Karnataka) et on poursuit notre traversée de la réserve qui porte un autre nom (Bandipur National Parc). Des éléphants, des singes et des vaches, des côtes et des descentes, la journée continue. On termine dans la ville de Gundlupet dans un lodge, le premier qu’on trouve, hop! Pour l’instant, on trouve toujours un endroit pour mettre le vélo à l’abri donc tout va bien.
Ce soir, Dosa Masala au menu, miam, 2 chacun et un thé pour finir. Sur le retour vers l’hôtel, on craque pour des pâtisseries locales : pas mal mais consistance un peu étrange.
Les questions sur notre voyage se diversifient : après « pourquoi êtes-vous ici? », on a droit à « êtes-vous ici pour de la recherche? » (alors qu’on était dans le parc national).
Notre pratique pour les photos de nous : on ne s’arrête plus jamais, même pour la presse. Si c’est pour la presse, on refuse sinon le lendemain on est reconnu et suivi dans chaque village. Et quand ils insistent en nous suivant en moto, Elodie s’en charge « stop, finish, stop photo! » en gueulant bien comme il faut.
Constat rapide : après une semaine en Inde, je pense qu’on peux se vanter d’avoir un système digestif intact et en parfait état de marche!
Mardi 13/12/2011
Petit déj’ copieux au resto d’hier, toujours salé mais maintenant on demande une dernière crêpe (chapatty ou porotta) avec du sucre! Après ça, on quitte Gundlupet en remarquant qu’il y avait plein d’autres lodges. Bon, ça allait où on était. La route est un peu plus fréquentée à chaque croisement en direction de Mysore. Le long de la route, les arbres sont tous plus tordus les uns que les autres, certains ont même des branches qui sont reliées entre elles (en plus du tronc évidemment).
Aujourd’hui, ça roule bien car ça descend globalement. On mangera deux nouveaux plats à Nanjangud : « tomato rice » et « cold rice » (si on a bien compris) accompagnés de « masalvra » (idem) des galettes de légumes, mmmm! On mange plus varié que ce qu’on ne pensait!
La suite de l’aprèm passe bien mais depuis hier, ma relation avec ma selle n’est plus toute rose (elle est même un peu rouge) et c’est en fin de journée que je le ressens le plus Après 6 jours de vélo consécutifs, on est content d’atteindre notre but et de se poser un jour ou deux! Arrivés à Mysore, on trouve un des hôtels les moins cher du Lonely Planet, chouette y a une grande cour intérieure pour faire un peu d’entretien sur le vélo et notre chambre est au rez-de-chaussée! On déballe les affaires et le calvaire des premiers jours de placement de moustiquaire devient le challenge : trouver la meilleure façon et la plus efficace (inclus d’utiliser le moins de fil de la bobine)! Ça doit être par-fait!
On fait un petit tour au marché, Gaëlle et Laurent deviendraient fous ici, c’est plein de légumes et de fruits entre autre. Des gamins parlent plutôt bien anglais et français et commencent à nous parler. Elodie qui a bien potassé le Lonely me prévient qu’ils vont demander de l’argent pour les explications alors on les envoie balader. Plus tard, on passe devant une boulangerie (juste un comptoir, pas comme en Iran avec le feu et tout) où on demande « something sweet » pour demain matin. On fait confiance au gars, deux galettes aux noix, 60INR. Ce soir, resto RRR (pourquoi ce nom?), pas trop cher et bon! Un bon thali végétarien comme on aime, goûtu et à volonté. Le Lonely parle d’un thali très épicé alors soit on s’habitue déjà, soit ils ont changé un peu la recette. En rentrant, on goûte nos galettes sucrées et surprise, c’est délicieux!!! Yes! Du sucre pour le petit déj!
Comme on a un petit bureau dans la chambre, j’en profite pour préparer plein de mails et rédiger ceci confortablement tout en écoutant de la musique (dont l’histoire de Titi et Grominet aux USA, aaaaah, merci P’pa d’avoir mis cette vieille cassette audio en MP3!). Pendant ce temps, Elodie se penche déjà sur le Lonely Planet de l’Inde du Nord. On réfléchit à éviter Mumbaï (vers Pune, etc) et prendre un train quelque part.
Demain, mercredi, visite du palais.
Peu de photos de nous aujourd’hui, c’est pas plus mal.
Malgré la difficulté, on est content de notre itinéraire en altitude, plus de végétation et moins d’habitations (et d’habitants du coup).
En sortie de parc national, on a tout de même traversé un petit village plus pauvre que ce qu’on avait déjà vu et le plus flagrant est la bataille au m² que se livrent les opérateurs mobiles Vodafone et Airtel! Le produit idéal pour soutirer les quelques roupies qu’ils ont…
Mercredi 14/12/2011
– Visite du palais de Mysore.
– Sièste
– Geoff : ettoyage transmission tandem
– Elodie : plans pour la suite avec le Lonely Planet et la carte (cfr Carte Simple)
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