Cette fois-ci, vous n’aurez droit qu’à un résumé, encore que! Ouf, me direz-vous, car vous auriez plus de 15 jours à lire d’un bloc! Après le trek, à Pokhara, pas d’ordi et puis au retour à Kathmandu on avait un très mauvaise connection, d’où le délai pour cet article.
Pour un descriptif complet du trek, vous pouvez lire la page du site de Christophe (Azimut Nepal, j’aurais dû vous l’envoyer avant le trek pour vous faire de la lecture). Bon, on a un peu changé les étapes et passé un « détour » au sentier très difficile. Faudra aussi enlever un peu de « superlatif » à son texte trop enthousiaste à notre goût (c’est comme les descriptions du Lonely Planet) et ajouter un peu de « superlaxatif » pour moi 😉
Et pourquoi la vallée de la Tsum plutôt que l’Annapurna? Eh bien, l’envie de voir autre chose que 50% des trekkers (les autres 50% étant vers l’Everest et quelques autres bien connus, même les népalais ne connaissent pas forcément la Tsum), l’envie de ne pas croiser des touristes toutes les 10 minutes, l’envie de découvrir quelque chose d’authentique (d’après Christophe). Et puis finalement, le challenge de l’altitude ne nous intéresse pas plus que ça.
Avant de partir en trek, on finit donc les préparatifs, derniers achats, un peu de shopping pour Elodie et journée démontage du vélo pour moi!
On terminera le dernier soir dans une pizzeria plutôt chic et « cher » du quartier de Thamel, la Dolce Vita. On est avec Valentin et Kelly, bien sûr, mais aussi Xavier et Tais, des catalans qui logent à la même guesthouse avec qui on a eu de bons contacts.
On se retrouve donc à 6h du mat’ au terminal du bus. On rencontre Sandesh et Suresh, nos deux porteurs-guides. Le trajet est long et la fin en piste poussiéreuse et cabossée nous semble interminable.
Fin de journée dans un premier lodge, on est bien cassé par le trajet! En fait, il y a encore pas mal de lodges tant qu’on n’est pas dans la vallée de la Tsum proprement dite. Achat de quelques médocs supplémentaires dont des antibiotiques « Omeprazole » fournis par le pharmacien du village d’Arughat. Ce nom me disait quelque chose (en rapport avec ma gastrite d’il y a quelques années?), mais bon, continent différent rime peut-être avec appellation différente… vous verrez ce qu’il en est plus tard!
On démarre le trek par de la piste large, future route, en traversant quelques villages. Heureusement, après quelques kilomètres, la piste se rétrécit à la largeur d’un sentier escarpé à flanc de colline où seuls hommes et mules passent! Bye bye moteurs et fumées d’échappements! Première chaussure dans l’eau pour moi lors de la traversée d’un petit cours d’eau (pas encore l’habitude des bâtons de marche), heureusement sèche après le lunch. Ça monte et ça descend bien comme il faut, fini les dénivelés en douceur des routes à vélo, mais à chaque pas c’est de plus en plus beau!
Premiers contacts aussi avec les prix en trek où une partie de la nourriture monte par convoi animal. Le riz est parfois issu directement des champs derrière la maison mais ça n’a pas l’air de changer quelque chose. 250~300NPR le dal bhat, 100~300NPR le lit, 0~20NPR l’eau chaude, 100NPR le snickers (ça c’est pour Kelly), etc. Au début, on a beaucoup négocié sur les lits mais à la fin j’en avais un peu marre et je commençais à trouver ça normal et puis on s’en sortait bien avec le budget quotidien. Un jour, dans un homestay (chez l’habitant, pas un lodge donc), il nous demandait quand même le prix d’un chouette hôtel en ville pour des matelas par terre dans un abris sans fenêtre, bientôt un lodge sûrement… Bon, voilà pour la partie irritante et peu intéressante du récit! 😉
Tous les jours, on progresse dans un paysage qui évolue lentement et tous les jours, on prend des photos qui se ressemblent mais on a peur de louper LA photo! Les arbres ne sont pas encore tous en fleur mais la vue est relativement bien dégagée (pas de brume). Il sera donc difficile de se retenir de faire des photos après chaque tournant du sentier! Courage pour la galerie photo, y a que 233 photos pour le trek! Et j’ai pas encore celles de Valentin!
Au deuxième jour, encore bien frais et en forme, on se dirige vers Tatopani (traduit par « eau chaude »). On prend quelques raccourcis d’hiver : pont en bois temporaire et passage dans le lit de la rivière. Les contacts avec les habitants du coin se multiplient : Valentin étonne avec sa guimbarde, Elodie avec son piercing à l’arcade sourcilière et une petite vieille vient toucher les seins des filles! Arrivés à Tatopani, un petit village de 2 ou 3 maison accolées, c’est mission douche et lessive à l’eau de source chaude! Mmmh!
En trek, c’est comme à vélo, on devient plus proche de Kelly et Valentin et nos discussions et interactions tournent de plus en plus autour des besoins de base (manger et …).
Pendant ce temps-là, à la moindre pause ou en fin de journée épuisante, Sandesh et Suresh (nos porteurs) enchaînent avec des pompes et des tractions! Ils sont vraiment plein d’énergie mais surtout inquiet de l’état de le corps s’ils ne l’entretiennent pas. Vous auriez dû les voir devant une vitre ou un miroir, à se contempler… 🙂 Par contre, après quelques jours sans douche, on dira qu’ils commencent à « sentir le porteur »!
Pendant le trek, on croisera quand même 9 touristes jusqu’en haut, dont un ami de Christophe qu’on avait rencontré à Kathmandu avant son départ, un journaliste de Trek Magazine qui fait un papier sur la région (voir numéro de juin 2012), une famille d’Israélien, un couple de canadiens et un vieux Français. Ce dernier, la soixantaine bien tapée (voire 70), en est à son 24ème trek au Népal et nous trouve originaux, faisant de la vallée de la Tsum notre premier trek! Ben ouais, on fait pas comme tout le monde! 🙂 Et il n’en revient pas qu’on voyage depuis tout ce temps et ces kilomètres à vélo! Il est sympa mais sa passion doit lui coûter une fortune, son équipe est composée de 5 porteurs, 3 cuistots et 1 guide! Pour lui seul, pour 34 jours!
Au quatrième jour, on entre péniblement dans la vallée de la Tsum en quittant le circuit du Manaslu (mince, ça avait l’air pas mal ça!). On sent rapidement la différence et on est dans un village où il y a… une seule maison! Accueil toujours sympa et les gens du coin arrivent en soirée pour partager l’alcool népalais (dilué à l’eau pour en avoir plus longtemps) : le rakshi.
Cinquième jour : étape courte mais rude. On passe par des forêts de pins et de rhododendrons (pas encore bien en fleur). Dans les lodges et homestay, les hôtes ne parlent plus anglais, heureusement que nos porteurs bafouillent un brin d’anglais pour faire les interprètes! Parfois, les enfants moines ou nonnes, de passage quelques jours, parlent un bon anglais. Ces derniers mettent en générale 2x moins de temps que nous pour arriver au même endroit!
Sixième jour : une montée qui n’en finit pas! 3h30 de marche avant le lunch alors que Suresh avait annoncé 2h avant le départ… Mauvaise nouvelle énergétique! À l’arrivée à 3070m, je suis cassé : frigorifié et j’ai mal partout! Une bonne sieste aura raison de ces maux. La cuisine de notre hôte est incroyable : superbes meubles sculptés, énormes casseroles et poêle avec cheminée (une évolution du traditionnel feu qui enfume les habitations des villages les plus reculés).
Septième jour : on finit la journée initialement prévue pour hier en faisant une très courte étape et on en profite pour faire des photos tranquillement et visiter le Milarepa Gumba (monastère). Les conditions d’accueil diminuent (prix du lit augmente et confort baisse) avec un abri sans fenêtre et du vent et pas de toilette! Avec mes problèmes intestinaux, c’est pas super mais comme je commence le traitement d’Omeprazole, ça devrait aller mieux… mais quelque chose cloche quand même dans ce nom d’antibio!
Huitième jour : on se dirige vers le sommet de notre ascension pédestre non sans effort! L’altitude ne réussit pas Elodie au niveau du souffle et je traîne quelque chose d’intestinale depuis 2-3 jours. Arrivés à Mu Gumba (monastère de Mu), on déprime un peu car il n’y a pas de moine, pas de cuistot et la réserve de bouffe est fermée à clé! Heureusement Sandesh et Suresh surpassent leur rôle de porteurs et nous dégotent du riz qui, mélangé à quelques épices de noodles et frit dans l’huile qui traîne là, fera un super « fried rice »!
Neuvième jour : on savait qu’on ne pouvait pas faire la balade à cheval jusqu’à la frontière tibétaine à 5200m alors on tente la balade à pied, moins loin. On laisse Elodie au monastère, elle est trop vite essoufflée pour nous suivre. Cependant, on reviendra bien vite car le chemin à suivre s’est fait recouvrir par endroit par des éboulements et ça en devient dangereux : on glisse et des pierres roulent et rebondissent de bien haut! Retour au monastère et on enchaîne la journée avec le retour vers le « lodge » d’hier. Je dis lodge malgré que ça soit un homestay mais d’ici peu, dans la région, y aura des lodges pour les futurs touristes en masses!
Malgré le beau poster écolo du monsieur qui nous héberge, le voilà occupé à faire tout le contraire des conseils prodigués en anglais et en nepali (pas d’excuse donc). Il gère le grand feu en bord de rivière où certains viennent déposer des paniers de déchets en tout genre : papiers, vêtements, chaussures, cannettes, piles, tout y passe! Et une fois brûlés, on laisse là et à la prochaine crue, ça fout le camp et on oublie! Fastoche! … Dommage!
Dixième jour : on s’arrêtera à Tumje à midi car là je vais vraiment pas bien! Diarrhée, nausées, réhydratation orale, Motilium. Sur le chemin, un gars qui passait par là m’a ausculté à sa façon, plutôt musclée. Son verdict est que je ne dois plus porter mon sac à dos aujourd’hui, Sandesh s’en charge et reste derrière moi, très attentif au moindre de mes dérapages en descente sur un très étroit et raide sentier. L’arrivée au monastère est super, les petits moines nous accueillent, posent pour les photos et on s’y sent bien. Cet après-midi, le tonnerre gronde et la pluie tombe, on a bien fait de s’arrêter tôt!
Onzième jour : on fait l’impasse sur le « détour » par Lungdang Gumba car on sent bien que les nonnes n’y seront pas et que la balade jusqu’au Base Camp du Ganesh Himal sera impossible! On évite donc une route très difficile d’après Suresh, tant mieux! Par contre, on a droit à de la belle descente bien raide! La descente, c’est ce qu’il y a de plus dur lors d’un trek, on le sait bien mais on s’en rend vraiment compte qu’à chaque fois qu’il faut descendre. Le sentier, souvent en épingles à cheveux, est tantôt en terre, tantôt fait de gros cailloux (ça nous rappelle une fin de balade « horrible » du côté d’Annecy, hein Greg!). En chemin, on croise les nonnes qui remontent à leur monastère, ah ben, on avait donc raison, elles n’y étaient pas! L’une d’elles est plutôt sexy avec son petit t-shirt au décolleté plutôt osé! Elles ont l’air super sympa et on a loupé quelques chouettes rencontres avec ce mauvais planning, pas de chance!
Douzième jour : le chemin est de plus en plus facile (pas compliqué après les descentes d’hier) mais on s’arrête peu après le lunch car la pluie s’invite à nouveau. On pensait attendre un peu et continuer mais on s’arrêtera à Sirdibas, un petit village de plusieurs maisons. La pluie et la lumière du moment me fournissent quelques unes de mes plus belles photos! Presque des peintures, comme le dit si bien Kelly!
Treizième jour : rien de spécial, ça marche bien et on arrive à Tatopani pour enfin se laver correctement!
Quatorzième jour : on pousse un peu, ça sent la fin et on s’arrêtera là où on a pris notre premier lunch. On y retrouve Jean-Jacques, sa femme Céline, son fils Shaïan et son frère Michel que l’on connaît de la guesthouse de Kathmandu. Ils commencent leur trek du Manaslu avec leur petit bout de 4-5 ans! Mais ils ont un porteur pour Shaïan, ouf!
Quinzième jour : très courte étape jusqu’à l’endroit où on prendra le bus pour Gorkha à 11h30. On dit au revoir à nos porteurs mais on les reverra plus tard, ils n’ont pas eu leur bus direct vers Kathmandu, ils passeront donc par Gorkha comme nous. Cette petite ville ne nous inspirant vraiment pas, on décide finalement d’aller à Pokhara dans la même après-midi. Sandesh et Suresh nous aideront à trouver le bon bus qui part tout de suite, ils sont vraiment chouettes!
La journée s’achève par l’arrivée à Pokhara, dans un hôtel que nous avait indiqué une dame allemande que l’on avait rencontrée à Sunauli (première soirée au Népal).
Finalement, pas tant résumé que ça le trek!
Mais malgré les ennuis de santé, de météo (sur la fin) et d’absence de moines/nonnes, on est super content de notre petit trek peu connu! Au retour, sur la fin, on a croisé un peu plus de monde car on était à contre sens du début du circuit du Manaslu, circuit qui, après coup, nous intéresse pas mal! Une autre fois! 😉 Mais une chose est sûre, on savait qu’on était pas de grands marcheurs, voilà qui est confirmé par ce trek, vivement le retour sur le vélo!
Remarque photo : je suis plutôt content de mon filtre polarisant (vrai Hoya acheté à Kathmandu) sauf que souvent, il m’a fait de beaux vignettages probablement car il s’était légèrement dévissé et que j’étais en petite focale et grande ouverture! Aaaaah, si j’avais pris mon « slim » de Bruxelles…
Remarque antibio : l’histoire de l’antibio et de l’Omeprazole n’est pas résolue? Effectivement, le dénouement sera dans le prochain message! Hahaaaa!